Royaume désuni

L’Europe saura dans quelques jours si le processus de partition du Royaume-Uni, négocié à l’amiable entre Edimbourg et Londres, donnera naissance à un nouvel Etat-nation ou si le statu quo prévaudra. Quel que soit le résultat, la tenue même de ce référendum est une première victoire pour tous les peuples sans Etat en Europe.
Certes, il y a 20 ans, la Tchéquie et la Slovaquie s’étaient séparées à l’amiable. Mais la singularité du référendum écossais réside dans le devenir d’un peuple de la vieille Europe, par éclatement de frontières que l’on pensait immuables en raison du poids de l’histoire. Les Catalans, les Basques et d’autre peuples en quête de souveraineté, voient là un encouragement à exiger de leurs intransigeants pouvoirs de tutelle l’organisation de consultations citoyennes sur leur autodétermination.

De l’histoire à la modernité

Pierre Delignière - L’Ecosse vit des moments historiques : le référendum du 18 septembre 2014 donne en effet la parole au peuple écossais, pour décider si oui ou non la nation écossaise doit retrouver son indépendance, et donc quitter le Royaume-Uni. Ce royaume s’était en effet formé en 1707 : le parlement écossais disparaissait, tandis que l’Ecosse envoyait désormais ses représentants à Westminster.
Mais le référendum n’est pas la première résurgence de cette histoire.

Bâtir une autre société écossaise

Gerry Mooney - Le débat sur l'indépendance de l'Ecosse est en train de basculer. Le nombre de votes en faveur du oui au référendum se rapproche du non, alors que seules quelques semaines nous séparent du 18 septembre.
Le débat sur l'indépendance – plus exactement le débat sur le devenir constitutionnel de l'Ecosse – à ouvert sur des débats plus larges et plus importants sur le type de société que nous voulons pour l'Ecosse.

Lotu lanari!

Larrazkeneko giro batean sartzen ari girela eta, Ipar Euskal Herri honetan ere izanen da zer egin. Instituzio gaiaren inguruan, Iparraldearen ber-antolaketari buruz, uztailean prefetak egin zituen proposamen batzuk, lurralde erreforma dela eta. Honen berri ukan eta, gogoeta eta eztabaidak hasi ziren, udako giro honek geldiaraz zituenak, dudarik ez da sartze politikoa dela eta berriz bazterrak piztuko direla.
Batera plataformak Euskal Herriko Lurralde Kolektibitate baten galdea beti mahai gainean du, frantses Estatuak mespretxuz baizik ez du erantzun. Iparraldeko delegazio bat errezibitu baldin bazuen ere, ez du iñoiz afera hau behar zuen bezala kudeatu, sekulan ez da izan ministro baten bisita gai horretaz, hemengo agintari eta elkarte arduradunekin hitz-egiteko. Alta, Uztail hastapenean ikusi dugu Marylise Lebranchu, deszentralizazio eta funtzio publikoko ministroa, Korsikako Asanbladan bizpahiru orenez hango kontseilariekin eztabaidatzen.

L’heure du Kurdistan

L'Edito du Mensuel Enbata - Curieuse ironie de l'histoire. Le vieux peuple Kurde persécuté, déchiré entre quatre Etats (Irak, Iran, Syrie, Turquie) est soudain devenu le rempart à l'armée djihadiste triomphante de l'Etat islamique du religieux Al-Baghdadi en quête du nouveau califat. Par leur patriotisme et leur détermination, les Kurdes renvoient aujourd'hui à la face des occidentaux leur reniement de l'Etat Kurde qu'ils avaient promis lors du dépeçage de l'empire Ottoman par le traité de Sèvres en 1920, déchiré, trois ans plus tard, pour permettre à Ataturk de construire sa Turquie républicaine et laïque.
Instruits de cette histoire, fortifiés par la pratique d'un pouvoir autonome, de la naissance d'une économie et d'une urbanisation modernes, les Kurdes d'aujourd'hui ne se laisseront sûrement plus rouler dans la farine des puissances occidentales soudainement ralliées à cette reconnaissance de circonstance.

La république abstraite

On me reconnaît volontiers un certain sens de la créativité en politique, mais j’avoue humblement que déceler une évidente “communauté de destin territorial” entre Biarritz et Guéret (!) ne m’avait jamais traversé l’esprit. Ainsi le caléidoscope politico géographique s’est arrêté —un temps— sur une improbable “Aquitaine enflée” qui fait de la Creuse la compagne historique incontournable de l’Iparralde.
Alors, puisque la période est aux délires cartographiques, j’y suis allé du mien : j’ai imaginé —fou que je suis— que l’Hexagone Sacré ne flottait pas dans le vide sidéral, mais qu’il existait (peut être), à ses marges, des terres peuplées avec lesquelles nos populations “périphériques” pourraient tenter d’entrer en contact… Plus sérieusement, peut-on concevoir que la carte de France déborde de la France ?

Tartaro s’est étonné :

s'est étonné ●●● pas tant que ça, que le tribunal administratif de Pau donne sept jours à l'ikastola de Ciboure pour vider les lieux de l'école publique de Marinela qu'elle utilisait depuis deux années.
C'est bien le moment de leur chercher des Poulou sur la tête.

Moment crucial

Iparralde a déjà défini le cadre institutionnel dont il a besoin. Dans le même temps, la proposition du préfet d'un EPCI unique est une forme de garantie de la reconnaissance de la territorialité d'Iparralde.
Il nous faut entériner la formule la plus ambitieuse en terme de reconnaissance du territoire et de compétences, pour poser le germe de ce que pourra être la Collectivité territoriale de demain.

Défendre la territorialité d’Iparralde

Le représentant de l’Etat demande aux maires du Pays Basque de se prononcer sur ses différentes propositions de regroupement des 158 communes du Pays Basque avant la fin de l’année. Or, un débat parlementaire est en cours sur le projet de loi gouvernemental portant sur la nouvelle organisation territoriale de l’Hexagone.
Sera-t-il terminé en décembre 2014 ? Comment et pourquoi se prononcer avant ses conclusions alors même qu’elles pourront modifier les termes de notre débat?