Patriotisme

L'Edito du mensuel Enbata - Pourquoi les peuples sans État semblent-ils en partie épargnés par la vague droitière et populiste qui déferle sur le monde ? Ils n'ont pourtant pas de spécificité sociologique particulière... Quand certains peuples sans État parviennent à construire un patriotisme inclusif, les grands États se contentent souvent d'invoquer « la grandeur nationale », que la philosophe Simone Weil distinguait de l'amour de la patrie, « ce sentiment de tendresse poignante pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable ».
Si les gauches auraient tort d'abandonner le patriotisme à la droite, prenons garde à ne pas nous perdre en chemin. Si nous cessons d'alimenter notre projet abertzale (littéralement, patriotique) par la construction de nouvelles émancipations, de nouvelles solidarités et de nouvelles souverainetés concrètes, nous suivrons la même pente glissante que celle du patriotisme français, qui avait pourtant produit avec le programme du Conseil national de la Résistance, l'une des plus belles avancées du XXème siècle. (...)

Le défi de l’après-Nouméa pour la Kanaky

La réforme du corps électoral, gelé depuis les Accords de Nouméa, fait l’objet d’âpres bras de fer entre les différentes composantes de la société calédonienne, et avec le gouvernement français.
Les enjeux sont particulièrement importants et conditionnent les équilibres politiques actuels et à venir de la Kanaky. (...)

Point de bascule

Par sa violence et son ampleur, l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier est sans précédent.
Tour d’horizon sur les voies politiques que l’on peut entrevoir aujourd’hui. (...)

Zazpiak Bat 2.0

L'Edito du mensuel Enbata - Le monde dans lequel nous vivons n’est plus celui dans lequel nous habitions il y a cinq ans. Les crises énergétiques et sociales, la pandémie de Covid-19, les effets du changement climatique, et tant d’autres bouleversements sont passés par là. Au Pays Basque aussi les changements ont été considérables ; l’organisation en octobre d’Euskal Herria Burujabe, cinq ans après la précédente édition tenue en 2018, a fourni l’occasion de se pencher dessus.
En Iparralde, le paysage institutionnel n’est plus le même qu’en 2018, quand la Communauté d’Agglomération Pays Basque (CAPB) n’en était qu’à ses balbutiements. (...) Les raisons sont nombreuses de ne se satisfaire ni de ces nouvelles institutions, ni de leurs propositions. (...) On pourrait multiplier les exemples, mais il n’empêche : nous avons à notre disposition de nouveaux outils qu’il convient de mobiliser au maximum. Il n’y a malheureusement aucune raison de penser que les cinq années à venir nous épargnent davantage que les cinq dernières, au contraire. Ne pas utiliser des outils au prétexte qu’ils sont imparfaits et nous concentrer sur des revendications hors d’atteinte nous ferait perdre un temps précieux. Nous ne pouvons plus nous le permettre. (...) Et en Hegoalde ? Un des constats amers de cet exercice de réflexion sur les changements de ces cinq dernières années est que la construction nationale a patiné, victime entre autres de la fermeture des frontières pendant la crise du Covid. (...)
Une des réalisations d'I-Ener.

Les jours heureux

L’Edito du mensuel Enbata - Refonder l’abertzalisme en Iparralde, c’est l’objectif du processus Bagira. L’abertzalisme s’est déjà réinventé plusieurs fois. Après la disparition du régime foral, Sabino Arana proposa aux Basques un récit national, celui d’une nation moderne du XIXème siècle dotée de tous ses attributs (drapeau, hymne, etc.). Le nationalisme basque évolua durant le franquisme, en s’ouvrant aux luttes ouvrières et sociales, en adoptant une conception volontariste de la nation, et en se définissant comme un mouvement de libération nationale. Et en Iparralde, c’est la charte d’Itxassou qui définit en 1963 un cadre de référence qui donna une cohérence aux multiples combats des abertzale.
Au Sud comme au Nord, l’abertzalisme doit à nouveau se réinventer. Dans un contexte où le réchauffement climatique et la chute de la biodiversité menacent l’Humanité, personne ne peut raisonnablement espérer que les abertzale rassemblent une majorité sociale au nom du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sans proposer de réponse à ces défis. Nous devons intégrer ce contexte à notre récit national. (...)