Enbata renverse la perspective (1/2)

ENBATAk 60 urte - En posant au début des années 60 la question nationale basque en Iparralde, le mouvement Enbata change radicalement les termes du débat politique dans notre pays. Une région périphérique et marginalisée est appelée à devenir un centre, une nation à part entière. Dans une Europe en formation, la frontière qui nous divise doit s’effacer. Enbata fait un état des lieux, analyse la situation à partir du prisme abertzale et exprime un projet global décliné par étapes.
Plus tard et avec d’autres, ses militants se lanceront dans le concret: mettre en oeuvre, donner un début de réalité à ces idées, dans les domaines de l’enseignement, de la culture, de l’économie, des médias, des institutions… la liste est longue et se prolonge aujourd’hui. Avec en toile de fond le projet souverainiste initial gravé dans la Charte d’Itxassou, ces avancées prennent un tout autre sens. Le débat public s’en ressent fortement, les autres forces politiques et sociales sont amenées à évoluer sur ce terrain et ces réalisations. Plus rien ne sera comme avant. (...)

Elkar change d’adresse

La librairie basque bien connue se situe désormais 9 rue des Gouverneurs, au pied de la cathédrale de Bayonne. Chacun connaît les difficultés gravissimes que traversent l’édition, la librairie, la diffusion musicale et le CD. Elkar n’y échappe pas. Il a un genou à terre et a été obligé de réduire sa voilure.
Pour les abertzale, Elkar n’est pas une simple librairie qui en vaut une autre. C’est un des piliers de «l’industrie culturelle» basque. Issu des éditions Goiztiri fondées au 14 rue des Cordeliers par le mouvement Enbata, le projet s’est professionnalisé dans les années 70 avec la librairie Zabal, rue Pannecau. Puis ce fut le grand saut avec l’intégration dans un grand groupe d’édition et de diffusion couvrant les sept provinces d’Euskal Herri, ainsi que la création d’une fondation. (...)

Manuel Valls contre l’enseignement du catalan et du basque

Il a encore craché son venin. Le 23 octobre, lors de l’émission 64 minutes, le monde en français diffusé par la chaîne TV5 Monde, une journaliste pose à Manuel Valls la question suivante : «Si demain vous étiez ministre de l’Éducation nationale, accepteriez-vous des cours de breton, corse, basque ou catalan? » Réponse de l’ancien premier ministre français: « Non, sûrement pas, parce que la république, c’est l’unité, l’unicité et c’est une langue, le français, écoutée et parlée par des millions d’hommes et de femmes. (…).».
Il n'a pas lu le texte de Jean Jaurès paru en 1911, dans la Revue de l’enseignement primaire où ce dernier fait l’éloge du bilinguisme et en «appelle à l’attention des instituteurs». (...)

« Le bon Arabe, c’est celui qui choisit d’être le meilleur en français plutôt qu’en arabe »

Né au Liban, Nabil Wakim, journaliste au « Monde », a grandi en France après que ses parents ont quitté le pays en 1985, pendant la guerre civile. Il publie « L’Arabe pour tous. Pourquoi ma langue est taboue en France » (Seuil), une enquête personnelle sur le rapport des enfants de l’immigration avec leur langue maternelle.
Enbata.Info publie les extraits que « Le Monde » a sélectionnés et l’interview de Nabil Wakim à la TV France 24. (...)

Frantses unibertsalismoaz

Frantses pentsakera bat badago, bere ustez unibertsala. Batean hala da, bestean ez hainbeste.
1789an, Iraultza hastean, Frantziako Legebiltzar Konstituziogileak bozkatu zuen “Déclaration des droits de l'homme et du citoyen” delako idazkia, hots “Gizonaren eta herritarraren eskubideen aldarria”. Beraz frantsesek uste dute delako eskubideen herrialdea direla, “le pays des droits de l'Homme”. Haatik egiaz aldarriaren herrialdea bada Frantzia, ez da beti eskubide horiena. (...)

Les Kanaks face au second référendum d’indépendance

Le non à l’indépendance est arrivé de justesse en tête du référendum organisé en Nouvelle-Calédonie, dimanche 4 octobre, selon les résultats provisoires communiqués par le Haut-Commissariat de la République à Nouméa sur la base de l’intégralité des bureaux de vote. Le non récolte 53,26 % des voix face au oui (46,74 %).
Au-delà de son verdict, ce scrutin est également marqué par une forte participation, qui s’élève à 85,64 %. Près de 181 000 électeurs de cet archipel français, colonisé en 1853, étaient appelés aux urnes pour dire s’ils souhaitaient ou non « que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ». Un troisième scrutin pourrait encore théoriquement se tenir d’ici à 2022. (...)

Eta gero hau!

Aspaldikoa da hastapena! Duela hogeita hamabost urte lagun batekin izan ginen Kortsikan oporretan. Ugartearen edertasunaz gain, herritarrekin nahi ginuen kurutzatu...
Pentsatzen ginuen hizkuntza egoera berdina izanez, baginuela zer partika, zer aipa Kortsikar jendearekin. Ez ginen gutti harritu hango abertzale zonbaitekin mintzatu eta, ohartu ginelarik ez ginela batere ikusmolde eta estrategia beretan. Guk pentsatzen ginuen gure eskolak sortu behar ginituela, berehala gure gisarat, hots gauzak eskuetan hartu behar ginituela hizkuntza bizirik atxikitzeko. Haiek aldiz honela zioten: «Guk politikoki poderea hartuko dugu eta gero hizkuntza inposatuko...» (...)

L’accent des régions… et alors ?

J.-B. Hiriart-Urruty - Quand, au début du mois de juillet, j’ai entendu les médias parler de la nomination du nouveau premier ministre, je me demandais de qui il s’agissait... On parlait de JEAN CASTE (comme on dirait un jeu podcasté)... puis on a bien prononcé le x final. Aussitôt les réseaux sociaux et quelques m’as-tu-vu parisiens se sont moqués de son accent du Sud- Ouest, bien léger pourtant.
Ce fut néanmoins l’occasion de parler de glottophobie, terme sous lequel le collègue Philippe Blanchet, professeur à l’université de Rennes, à théorisé les moqueries sur l’accent des régions. J’ai échangé sur le sujet avec lui il y a deux ans, je mets ci-dessous ce que je lui avais transmis. Je ne pensais pas que l’actualité nous rattraperait si vite.(...)