Sur les pas de Jakes par Ramuntxo Garbisu

En 2012, Ramuntxo Garbisu réalise un film sur la trajectoire politique et culturelle de Jakes Abeberry.
De nombreuses images d’archives parfois très peu connues et les interviews de plusieurs témoins remettent en situation le parcours du leader abertzale, avec les interventions de Zigor, Julen Madariaga, Didier Borotra, Peio Etcheverry-Ainchart, Thierry Malandain, Christiane Etchalus et Koldo Zabala. Le film s’achève en un bel élan sur les images d’un peuple en marche et dansant, alors que Mikel Laboa déroule son Baga biga higa. (...)

Euskaldunen erresuma

824an sortzen da Iruñeko erresuma, Ebro aldeko baskoi musulmanen laguntzarekin. Bi aitzindariak, Eneko Arista eta Musa ibn Musa, elkarren askazi dira. Baina horien ondokoek kartak nahasiko dituzte. Beraz nafar kristauek usu buru eman beharko dute mahomatar armaden erasoei. Guduka handirik galduko dute, hala nola Junkera Ibarrekoa 920an. Almanzor edo Al-Mansurrek euskaldunak sei aldiz erasanen ditu, bi aldiz Iruñen sartuz.
Baina 1002an hiltzen da, eta ber denboran agertzen zaigu Antso Handia (1004-1035). Antso III. horrek Euskal Herriari aire puska bat emanen dio, gerlaz baino gehiago musulmanekiko tratuz eta kristau handikien arteko ezkontzaz. (...)

« La découverte de la main d’Irulegi ouvre sur des recherches à venir »

Michel Duvert - Ce que l’on peut en savoir actuellement dépend surtout de plusieurs grandes disciplines : l’archéologie (étude du milieu et des restes matériels), l’anthropologie qui englobe l’étude des fossiles humains dont le Type pyrénéen occidental ou TPO décrit par Aranzadi, ainsi que la biologie, en particulier la sérologie (l’étude des groupes sanguins) et la paléontologie moléculaire (études à partir de l’ADN actuel et passé).
Cependant dans ces études, l’euskara n’est qu’un simple avertisseur et non datable. Avec Barandiaran et d’autres, on peut actuellement dire que le TPO, Type pyrénéen occidental, constitue le fond du peuplement basque ; il est en place à la fin des temps néolithiques ; on le repère grâce à un mécanisme évolutif bien identifié au niveau de son crâne. Le TPO n’est pas limité aux sept provinces actuelles, on le retrouve dans la chaîne pyrénéenne et son piémont où l’on rencontre des toponymes compris par l’euskara. (...)

Le chemin à parcourir

Le chemin parcouru… C’était le titre de ton premier édito dans Enbata en mars 1963. Et quel chemin parcouru effectivement ces 92 ans. 92 années bien pleines dont 60 ans à faire émerger, structurer et vivre un mouvement politique abertzale de gauche en Iparralde.
Dans un parcours militant, croiser et côtoyer des personnes du niveau de Jakes n’est pas donné à tout le monde. Sûrement le meilleur tribun que le monde politique d’Iparralde ait connu ces dernières décennies, capable d’interpeller et contredire un ministre en quelques phrases, de retourner une réunion en une seule intervention. Un caractère bien trempé et un niveau d’exigence important. À l’oral comme à l’écrit, le verbe habile pour poser des mots et appuyer exactement là où il faut pour toucher l’adversaire et convaincre les foules. (...)

Errefuxiatuen anai

Zigor - Gaur, Jakesen agurtze hontan, ezin dut nik isildu zenbat izan zen errefuxiatuekin anai. Gu baino lehen, hemen ziren iheslariekin lotua eta gure garaikoekin lagun ta beti prest.
Berak jakinarazi zigun zer eta nolakoa zen Ipar Euskal Herria, berak erran zigun: beraien etxean zaretelako! Hemengoek behar zutela Herrialde hau antolatu. Ez ginela Nafarran, ez Araban, ez ere Gipuzkoan ala Bizkaian, baizik eta Lapurdin, Baxe Nafarran eta Xiberuan. (...)

“Euskal Herriaren alde, Enbata”

1960, le Pays Basque est à genoux, sa jeunesse émigre en Amérique ou vers des métropoles françaises, sa langue parlée par beaucoup n’est enseignée nulle part, aux yeux de certains ce n’est qu’un patois de ploucs incapable de dire la modernité, sa culture est folklorisée, réduite à un musée poussiéreux, ses industries traditionnelles une à une ferment leurs portes, le Sud est écrasé sous la botte.
Devant un tel tableau, comment croire en l’avenir du peuple basque ? Comment concevoir qu’il puisse peu à peu maîtriser son destin ? Ils seront sept à franchir le pas, sept jeunes gens qui n’ont peur de rien. Ils fondent Enbata, 4+3=1, un mouvement politique, un journal. Parmi eux, un biarrot,... (...)

Le prénom occitan Artús refusé par l’Etat

C’est un papa en colère qui a révélé sur son compte personnel Facebook le 20 décembre dernier la mésaventure vécue lors de la naissance de son petit garçon. L’état civil en Lozère, où Lissandre Varena réside, a refusé le prénom occitan Artús. En cause, l’accent placé sur le prénom. Une vraie ressemblance avec l’affaire Fañch qui avait offusqué nombre de Bretons en 2017.
Lissandre Varena : « Nous pensions ces discriminations raciales/culturelles d’un autre temps, il n’est est rien. Notre fils Artús né il y a quelques jours à Mende (Lozère) se voit refuser son accent sur le “u” car en Occitanie, on peut donner un prénom anglais, italien, allemand, etc., mais dans la langue autochtone, non. Or l’accent n’est pas une décoration, il a un rôle majeur dans la prononciation du prénom. (...)

Le chemin parcouru

Le 23 Mars 1963, Enbata publie le premier éditorial signé de Jakes Abeberry. Un article aux allures de programme, qui taille aux forceps une route pour le mouvement abertzale.
À l’heure de la disparition de Jakes, survenue le 29 novembre 2022 et des hommages qui saluent le chemin parcouru, Enbata exhume ce propos visionnaire qui, au terme du voyage, offre à rebours le panorama saisissant d’une vie à l’aplomb de ses convictions. (...)

60 années de combat abertzale

Mon premier souvenir personnel et marquant de Jakes Abeberry est un soufflon pas piqué des vers qu’il m’a passé en 1987. Entrant dans le local d’Enbata, il avait surpris le militant de Patxa que j’étais en train de taper les textes de notre fanzine abertzalo-punkoïde sur la toute nouvelle machine à boule Olivetti achetée par l’hebdomadaire abertzale, en commun avec la revue littéraire Maiatz. Il n’y avait pas d’ordinateur à l’époque et cette machine à boule, qui devait coûter une fortune, permettait de justifier les textes sans avoir à les taper deux fois de suite, un miracle technologique pour nous. C’était Lucien Etxezahareta de Maiatz qui m’avait permis de l’utiliser, apparemment sans en parler avec Jakes.
Il y aura beaucoup d’autres soufflons en cette quarantaine d’années où nous nous sommes côtoyés, plus politiques ceux-là que le premier, sur la stratégie abertzale, le traité constitutionnel européen, le projet de société... (...)