Iritzia
Le sens de l’histoire
L'Édito du mensuel Enbata - Le journaliste et l’historien se claquent souvent la main sous la conjugaison d’apparat qui devrait pourtant les tenir à distance. L’un parle au présent, l’autre au passé, mais ils s’accordent dans leur préoccupation de vérité. On sait pourtant à quel point cette quête est vaine, ou pour le dire comme Rousseau, elle n’est “qu’un art de conjecturer, l’art de choisir entre plusieurs mensonges celui qui ressemble le mieux à la vérité”. On pourrait ajouter que dans une louable éthique de transmission, les deux rapporteurs ont en souci commun de frapper l’imagination et une franche propension à préférer les ruptures et les catastrophes qu’à dépeindre les mondes vertueux auxquels pourtant l’humanité devrait aspirer.
Mais ce sont les noeuds de l’histoire qui forment les peuples et leurs intérêts, pour ne pas dire leurs préjugés, et leur façon de prémâcher l’histoire ou l’actualité. Les affrontements au présent dessinent les sillons sinueux de l’histoire dont ne subsiste bien souvent que la trace profonde du vainqueur. (...)