Zazpiak Bat 2.0

L'Edito du mensuel Enbata - Le monde dans lequel nous vivons n’est plus celui dans lequel nous habitions il y a cinq ans. Les crises énergétiques et sociales, la pandémie de Covid-19, les effets du changement climatique, et tant d’autres bouleversements sont passés par là. Au Pays Basque aussi les changements ont été considérables ; l’organisation en octobre d’Euskal Herria Burujabe, cinq ans après la précédente édition tenue en 2018, a fourni l’occasion de se pencher dessus.
En Iparralde, le paysage institutionnel n’est plus le même qu’en 2018, quand la Communauté d’Agglomération Pays Basque (CAPB) n’en était qu’à ses balbutiements. (...) Les raisons sont nombreuses de ne se satisfaire ni de ces nouvelles institutions, ni de leurs propositions. (...) On pourrait multiplier les exemples, mais il n’empêche : nous avons à notre disposition de nouveaux outils qu’il convient de mobiliser au maximum. Il n’y a malheureusement aucune raison de penser que les cinq années à venir nous épargnent davantage que les cinq dernières, au contraire. Ne pas utiliser des outils au prétexte qu’ils sont imparfaits et nous concentrer sur des revendications hors d’atteinte nous ferait perdre un temps précieux. Nous ne pouvons plus nous le permettre. (...) Et en Hegoalde ? Un des constats amers de cet exercice de réflexion sur les changements de ces cinq dernières années est que la construction nationale a patiné, victime entre autres de la fermeture des frontières pendant la crise du Covid. (...)
Une des réalisations d'I-Ener.

Les jours heureux

L’Edito du mensuel Enbata - Refonder l’abertzalisme en Iparralde, c’est l’objectif du processus Bagira. L’abertzalisme s’est déjà réinventé plusieurs fois. Après la disparition du régime foral, Sabino Arana proposa aux Basques un récit national, celui d’une nation moderne du XIXème siècle dotée de tous ses attributs (drapeau, hymne, etc.). Le nationalisme basque évolua durant le franquisme, en s’ouvrant aux luttes ouvrières et sociales, en adoptant une conception volontariste de la nation, et en se définissant comme un mouvement de libération nationale. Et en Iparralde, c’est la charte d’Itxassou qui définit en 1963 un cadre de référence qui donna une cohérence aux multiples combats des abertzale.
Au Sud comme au Nord, l’abertzalisme doit à nouveau se réinventer. Dans un contexte où le réchauffement climatique et la chute de la biodiversité menacent l’Humanité, personne ne peut raisonnablement espérer que les abertzale rassemblent une majorité sociale au nom du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sans proposer de réponse à ces défis. Nous devons intégrer ce contexte à notre récit national. (...)

Chemins vers l’indépendance (1)

Si aujourd’hui, le référendum d’autodétermination semble être une étape nécessaire pour accéder à l’indépendance, son utilisation se développe depuis peu et reste en pratique l’un des moyens pour affirmer le droit des peuples à disposer d’eux même.
Sur les 50 référendums de la période 1945-2020, près de 80 %, ont eu lieu après 1990. En règle générale, les mouvements indépendantistes ayant réussi à se retrouver en position de force par rapport à l’État colonisateur préféraient pousser leur avantage dans des négociations plutôt que de risquer une défaite dans un référendum. (...)