Pseudo-régions françaises et nouvelle donne corse

Décidé d'en haut, pétri de tous les réflexes jacobins, niant les réalités culturelles de la Bretagne, de l'Alsace, de la Savoie, du Pays Basque, de la Catalogne et de l'Occitanie, le mécano régional concocté par François Hollande et Manuel Valls va à l'encontre de toutes les valeurs qui fondent l'idée régionaliste, basée sur des réalités humaines et non sur des oukases technocratiques venus du coeur de l'Etat central.
Leur projet bureaucratique commence par un mensonge avéré, asséné comme une vérité centrale, celui de la “région de taille européenne”, censé tout expliquer et tout justifier. Or il y a en Europe environ 230 régions, qui sont bien évidemment de toutes les tailles. Partout, une région est définie par une histoire, une culture, un bassin de vie, un lieu où des femmes et des hommes partagent un “vivre ensemble”. Certainement pas par une définition numérique et statistique !

La république abstraite

On me reconnaît volontiers un certain sens de la créativité en politique, mais j’avoue humblement que déceler une évidente “communauté de destin territorial” entre Biarritz et Guéret (!) ne m’avait jamais traversé l’esprit. Ainsi le caléidoscope politico géographique s’est arrêté —un temps— sur une improbable “Aquitaine enflée” qui fait de la Creuse la compagne historique incontournable de l’Iparralde.
Alors, puisque la période est aux délires cartographiques, j’y suis allé du mien : j’ai imaginé —fou que je suis— que l’Hexagone Sacré ne flottait pas dans le vide sidéral, mais qu’il existait (peut être), à ses marges, des terres peuplées avec lesquelles nos populations “périphériques” pourraient tenter d’entrer en contact… Plus sérieusement, peut-on concevoir que la carte de France déborde de la France ?

Moment crucial

Iparralde a déjà défini le cadre institutionnel dont il a besoin. Dans le même temps, la proposition du préfet d'un EPCI unique est une forme de garantie de la reconnaissance de la territorialité d'Iparralde.
Il nous faut entériner la formule la plus ambitieuse en terme de reconnaissance du territoire et de compétences, pour poser le germe de ce que pourra être la Collectivité territoriale de demain.

Atea zabalik ?

en Enbata Hilabetekariko Sar Hitza - Prefeta Ipar Euskal Herriko lurralde antolaketarako bost proposamenekin etorri da garbi erakutsiz zenbateraino mespretxatzen dituen Ipar Euskal Herriko Hautetsien eta Garapen kontseilua eta egitura horien balio falta argi utziz.
Irailetik aitzina, erne jokatu behar izanen da, erantzun ahal bezain batua emateko prefetari, eta zinezko eskumenak eta boterea dituen erakunde baten alde segitzeko.

Défendre la territorialité d’Iparralde

Le représentant de l’Etat demande aux maires du Pays Basque de se prononcer sur ses différentes propositions de regroupement des 158 communes du Pays Basque avant la fin de l’année. Or, un débat parlementaire est en cours sur le projet de loi gouvernemental portant sur la nouvelle organisation territoriale de l’Hexagone.
Sera-t-il terminé en décembre 2014 ? Comment et pourquoi se prononcer avant ses conclusions alors même qu’elles pourront modifier les termes de notre débat?

On ne reviendra pas à la case départ

Sommes-nous à un moment particulier de l’histoire de la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque ? Depuis le temps que la question est posée, depuis le temps que les acteurs du Pays Basque se mobilisent pour élaborer et proposer la formule la plus adaptée, à la fois, aux besoins de ce pays, au point de convergence de la diversité politique et à ce que la voie législative française pourrait permettre, on peut être persuadé que ce moment arrivera un jour ou l’autre et donc, pourquoi pas aujourd’hui?
Le préfet a pris son bâton de pèlerin pour convaincre les élus et au-delà, l’opinion générale. Nous, qui avons quelques kilomètres à notre compteur et qui avons connu, dans des domaines différents, plusieurs moments “historiques” où chaque fois les conditions semblaient être réunies comme jamais et qui se sont traduits par autant de rendez-vous manqués, avons le droit d’être prudents et le devoir d’être lucides et raisonnablement exigeants.

“Rien ne se crée sans les Hommes, rien ne dure sans les Institutions”

Si les Conseils des Elus et de Développement ou leurs successeurs souhaitent à l’avenir, continuer de peser sur les politiques publiques menées en Pays Basque, il leur faudra devenir légalement compétents pour définir ces politiques et disposer des moyens pour les réaliser. Toute organisation qui ne garantira pas cette exigence ne fera que maintenir l’illusion.
Le débat parlementaire qui se poursuit à la rentrée peut offrir des opportunités intéressantes pour enrichir le projet de loi (de réforme de l’organisation territoriale) d’un certain nombre d’articles susceptibles de faciliter le fonctionnement d’une intercommunalité à l’échelle du Pays Basque, respectueuse de ses originalités infra territoriales ou d’accélérer l’exercice de certaines compétences supplémentaires. Evitons de figer nos points de vue, pour des raisons partisanes ou personnelles avant de partager cet exercice d’analyse.

Mila ostoen ostokada

Uztailaren 23-an Frantziako legebiltzarrak lurralde antolakuntzaren lehen atala bozkatu du.
Eskualdeak heinean “ttipi” geldituko dira, egiazko Europa heineko erronketarik kanpo. Europako beste eskualde batzuek dituzten ahalmenik gabe, egiazko poderegunerik gabe.

Occasion unique

Certains abertzale pointent le risque que la proposition du préfet d'une communauté d'agglomération ou urbaine unique pour Iparralde ne soit une fin de non recevoir définitive à la revendication d'une collectivité territoriale spécifique.
Pourtant, l’Etat, confronté à son importante réforme (et souhaitable), semble avoir la volonté de la traduire en Pays Basque, dans une perspective d’ouverture qui fera évoluer la situation.