De Valls à Blanquer, la mise au pas

Deux semaines après les attentats parisiens de novembre 2015, le premier ministre Manuel Valls s’en prenait aux chercheurs et universitaires : “J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé”, déclarait- il au Sénat. (...) Le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, le 25 octobre 2020, s’en prend aux chercheurs en sciences sociales reprenant “les thèses intersectionnelles” venues des “universités américaines” et qui “veulent essentialiser les communautés et les identités, aux antipodes de notre modèle républicain qui, lui, postule l’égalité entre les êtres humains, indépendamment de leurs caractéristiques d’origine, de sexe, de religion. C’est le terreau d’une fragmentation de notre société et d’une vision du monde qui converge avec les intérêts des islamistes. Cette réalité a gangrené notamment une partie non négligeable des sciences sociales françaises”. (...)
Vilain temps pour l’indépendance de la recherche universitaire. (...)

Homo terrorismus

Fruit du dialogue entre un chercheur et un praticien de l’anti-terrorisme, un livre à contre-courant décile nos yeux et nous invite à une réflexion salutaire.
“Homo terrorismus, Les chemins ordinaires de l’extrême violence”, en est le titre. (...)

Acharnement de la Cour suprême contre Arnaldo Otegi et ses amis

La haute cour espagnole désavouée par la Cour européenne des droits de l’homme veut les juger à nouveau sur la même affaire, le dossier Bateragune.
Avec quatre dirigeants abertzale, dont le leader syndicaliste Rafa Diez, Arnaldo Oregi a été condamné en 2011-2012 par la justice espagnole à six ans et demi d’incarcération et dix ans d’inéligibilité. Ils sont accusés d’avoir voulu reconstituer le mouvement politique Batasuna, alors interdit et ont intégralement effectué leur peine de prison. (...)

L’invitation au voyage de Kepa Etchandy

«Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur d’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, aimer et mourir au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés de ces ciels brouillés pour mon esprit ont les charmes si mystérieux de tes traîtres yeux, brillant à travers leurs larmes». Le livre du photographe Kepa Etchandy Au pays des Basques fait partie de ces invitations au voyage chères à Baudelaire.
Il nous prend par la main et nous conduit dans quelques-uns des lieux d’un pays, le sien. Il fait des choix, son parcours n’a rien d’exhaustif. Ce sera une mise en bouche, ce pays est inépuisable, tant de choses restent à découvrir. Le photographe survole des thèmes indispensables pour saisir quelque chose de ce peuple, mais aussi donne des coups de projecteur sur des sujets plus précis, il lit et fait parler les paysages, à charge pour le lecteur de poursuivre l’exploration. (...)