Pauvre Europe, si peu aimée, si diffamée, si éloignée de son idéal, de nouveau réduite au marché commun initial, mais privé de ses garde-fous d’avant l’Union politique par le triomphe du néo-libéralisme : préférence communautaire, politique des prix agricoles, quotas laitiers sont abolis. C’est la foire d’empoigne, la concurrence déloyale entre des états membres tirant tout vers le bas : salaires, qualité des produits, écologie, fiscalité…
Entre deux croche-pieds réciproques, ces états décident entre eux de la politique européenne, puis se défaussent hypocritement sur un mythique pouvoir bruxellois de ce qui ne va pas en Europe : par un jeu de billard pervers, celle-ci est devenue la chèvre émissaire de tous nos maux. (...)