Ainsi va un « processus de paix » qui n’en est pas un, avec ses aternoiements, ses avancées partielles et relatives, ses contradictions. Le désir de vengeance d’une partie de l’appareil d’Etat, certains corps constitués, une fraction de l’opinion publique organisée en lobby, tous freinent des quatre fers contre les politiques d’apaisement. Ils rejettent toute hypothèse de justice transitionnelle. En bafouant leur propre légalité, alors qu’ils se réclament tant de l’État de droit, de la loi et de la démocratie. Une justice politique, une justice des vainqueurs est à l’oeuvre. Une parodie de justice qui n’a de justice que le nom. Ces magistrats zélés n’appliquent pas le droit, ils poursuivent un combat à partir de leurs convictions politiques, leur appartenance nationale.
Les nationalismes espagnols et français qui n’avouent jamais leur poids dans cette affaire, sont extraordinairement prégnants. Sans le dire, tous savent bien que le fond de la question est là : la question nationale, le partage de la souveraineté. Nous n’avons ici que la version judiciarisée de cet affrontement. (...)