Dans la soirée du lundi 15 avril, le monde entier découvrait que la cathédrale Notre-Dame de Paris était la proie d’un terrible incendie. En direct, sur toutes les chaînes d’info continue, sa flèche se rompait et venait s’encastrer dans la voute qui cédait sous les flammes ! Ce spectacle extraordinaire au sens étymologique du terme, des millions de personnes ne l’oublieront pas, il était suffocant…
Immédiatement des messages affluent de personnalités ou d’anonymes, chacun tentant de trouver le mot juste, celui qui fera mouche, et c’est Trump qui gagne en conseillant l’emploi de canadairs aux pompiers qu’il doit imaginer en recherche de solutions !
L’émotion suscitée par ce drame est immense, elle lie ceux qui croient au ciel et celles qui n’y croient pas et dès l’aube du lendemain, le brasier encore fumant des cagnottes sont organisées en France et à l’étranger. En trois jours chrono, plus d’un milliard d’euros est récolté venant de très riches donateurs, d’entreprises, ou de simples particuliers. Et avec la récolte, naît une intense polémique, sur ces dons qui seront défiscalisés et qui au final coûteront très cher au contribuable ! Mais convenons aussi que si les riches n’avaient pas fait un geste, ils auraient de la même manière, subi les foudres de la vox populi…
Donner ou ne pas donner, telle était la question !
Le Vatican semble y avoir répondu de la manière originale puisqu’à ce jour, en dehors d’un message de compassion, le haut lieu de l’église catholique et romaine demeure d’une discrétion de violette… Bien sûr, cette marée monétaire ne manque pas d’intriguer, ce monde si indifférent aux souffrances humaines, aux désordres qui menacent la survie de la planète vient de trouver dans cet incendie ravageur l’occasion de faire preuve de solidarité, une dimension qu’on croyait définitivement radiée de la surface de la Terre !
Depuis, maints “sachants” tentent de nous convaincre que l’amour du patrimoine guide leurs pas, et que cette cathédrale si particulière est profondément ancrée dans nos gênes… Victor fut appelé des milliers de fois à la rescousse, et l’évènement venait de démontrer que le célèbre romancier était aussi un visionnaire. N’écrivait-il pas dans son célèbre roman : “Plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moment un lambeau dans la fumée” ! Ce qu’il n’avait pas imaginé, c’est le bon que ferait le chiffre d’affaires d’Amazon avec la vente en ligne de son bouquin… Au fait, ils ont donné eux ?
Où sont-ils des monstres moins sympas que Quasimodo ? S’il ne fait aucun doute que l’édifice n’est pas un simple lieu cultuel, qu’il symbolise plusieurs siècles de notre histoire commune, que situé au coeur de Paris et érigé déjà sur un temple dédié à Jupiter, il a au travers des âges imprégné durablement notre inconscient collectif.
Pour autant et malgré une émotion forte et légitime, il n’est pas inconvenant de penser que d’autres drames autrement plus graves sont à l’oeuvre tout autour de nous. Ces drames devant lesquels nous semblons impuissants, paralysés par tous les manques de courage et de moyens, ces drames qui pour l’instant ne trouvent de solution que dans l’absence de solutions !
Composante de notre bien commun, la cathédrale est partie intégrante de notre imaginaire, elle était rassurante et tutélaire, comme le sont d’ailleurs d’autres flèches qui nous accompagnent depuis l’enfance… Ce sont nos repères, qui partent en fumée et c’est peut-être cela que brusquement nous avons réalisé…. si même les cathédrales disparaissent, que va-t-il rester de notre Humanité?
Le feu a pris dans la forêt, celle de la charpente du XIIIème siècle qui nous regardait du haut de ces 800 ans, comme un message à cette foule éberluée, qui paniquait en saisissant tout le sens ! Depuis, chacun tente depuis de s’octroyer des indulgences, d’effacer par un argent incandescent et quelque peu indécent le déni des générations actuelles qui veulent continuer à ignorer les noyades dans la Méditerranée, la misère qui s’abat sur les populations, le danger invraisemblable de la rupture écologique que nous connaissons !
Reconstruire Notre-Dame de Paris à l’identique serait un mauvais signe, elle nous a parlé du siècle dans lequel nous vivons, ce n’est donc pas dans le passé que se trouve la solution !
Nous avons une page nouvelle à écrire et ce n’est pas par les feux de l’Amour qu’il nous faut répondre mais bien par ceux de la Raison !
L’argent pour rehabiliter Notre Dame a ete plus vite collecte que celui pour l’aide aux haitiens et d’autres sinistres dans le monde. Je travaillais dans la construction routiere outre mer, et lorsque le budget etait insuffisant pour realiser les travaux dans les regles de l art, il fallait lutter et discuter des mois, voire quelques annees pour obtenir les fonds necessaires. Avec l’ incendie de NDP, il est vrai qu’une partie du patrimoine parisien est partie en fumee. Si cet incendie etait arrive a la cathedrale de Baiona de Reims ou de Strasbourg, la population hexagonale et mondiale se serait elle autant mobilisee?? J’en doute. Nous n’avons pas rencontre le meme emoi lors du sinistre de l’ hotel de Ville de Rennes, la demolition des boudhas d’Afghanistan et des vestiges de Palmyre par les islamistes. Se sera peut etre long , mais la cathedrale NDP sera reparee. Pour le moment nous pouvons dire que le sinistre attirera plus de monde. En ce qui concerne le temps de rehabilitation, il est tres difficile de fixer un delai a l’avance, et je pense que M Macron s’est trop avance sur ce sujet en annoncant 5 ans; il faut d’abord que les experts trouvent l’origine du sinistre, ensuite qualifier un projet et une entreprise; regardons ce qui se passe au musee Bonnat de Baiona: pour la restauration d’un edifice classique, des annees se sont ecoulees. En ce qui concerne le style architectural a adopter pour la reparation, je pense qu#il faut rester dans le gothique et nepas admettre des fantaisies.