Comment civiliser la finance ? par Jean-Louis Davant

Comme tout le monde, j’ai trois soucis principaux: la santé, le cœur et l’argent: mais il s’agit ici de soucis collectifs, donc politiques. La santé d’abord. La politique de la santé, remarquable jusqu’ici dans la République française, est me-nacée par les restrictions budgétaires et le risque de privatisation rempante. La santé de la planète aussi est mise à mal par la gabegie, le pillage, le gaspillage, la destruc-tion, les rejets et déchets divers… D’où mon adhésion intellectuelle, électorale aussi, à l’universelle écologie citoyenne.
Pour le cœur, il ne s’agit pas ici de ce muscle central qui nous fait vivre et que je renvoie au paragraphe précédent, mais de nos sentiments collectifs. Nul besoin de savantes analyses: Euskadi est notre ma-trie, point. Ceux de ses habitants qui ne sont pas d’origine basque (mais qu’est-ce que l’origine basque?) s’attachent également à ce terroir si prenant et typé. Pas plus que les autres ils ne comprennent l’acharnement des gouvernements français successifs à nous refuser toute reconnaissance institutionnelle dans la République, avec une collectivité territoriale appropriée: département ou autre entité officielle à définir. Ce refus est pénible, mais de plus apparemment irrationnel, incompréhensible, à psychanalyser.
Quant à l’argent et à l’économie, le monde n’est plus gouverné par les Etats, mais par les financiers. Leur seule loi est aujourd’hui la recherche du profit maximum instantané, loi scélérate qui met en péril la finance elle-même, comme si elle jouait à la roulette russe! La faute en revient aux Etats qui ont lâché prise, qui ont perdu la main, qui se sont dépouillés eux-mêmes de leur pouvoir véritable, à partir de Reagan et MadameTatcher, par une dérégulation forcenée, au nom du libéralisme intégral ou intégriste.
La finance s’est mise aux commandes, mais la crise actuelle montre qu’elle ne sait pas se gouverner elle-même, alors qu’elle prétend mener le monde. L’anarchie financière vibrionne de coups tordus, de rumeurs naïves ou perfides suivant le cas, d’hyper sensibilité au moindre propos ministériel ou autre. Nos grands financiers ont des sursauts de puceaux chatouillés, déclenchant des paniques qui mettent les Etats faibles au bord du gouffre, et qui menacent des puissances aussi riches que les Etats Unis d’Amérique et l’Union européenne.
Il revient donc aux gouvernements politiques de siffler la fin d’une telle orgie et
de reprendre les manettes. Seule l’action concertée des Etats peut limiter la loi de la jungle et colmater le gouffre sans fond des appétits financiers. Le marché des valeurs boursières est par nature insatiable, voué à la course infinie, ses caprices tyranniques sont sans bornes. Il faut les lui planter de force. La politique doit reprendre sa vraie place, qui n’est pas de compter les points, mais de les marquer, à tout le moins de fixer les règles du jeu et d’arbitrer la partie.
C’est notamment l’enjeu des prochaines présidentielles françaises qui auront des retombées pour nous aussi. Mais l’Europe nous concerne autant ou plus, car à ce niveau la coopération des Etats est immédiatement nécessaire et possible. Contrôler la banque, c’est assez simple. Mais elle ne gère même pas la moitié de la finance mondiale. Comment faire pour le reste? Par exemple demander à la justice américaine comment elle fit en son temps pour coincer Al Capone…
Quant à l’institution Pays Basque, ce n’est pas gagné, mais le pire serait de désespérer, soit en baissant les bras, soit en cédant à la tentation de la violence. Continuer à chercher obstinément, avec Batera. Ici aussi, à la longue, seul le travail est efficace.

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