C’est grand, c’est beau, c’est généreux la France

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Deux hauts fonctionnaires français gardiens du temple jacobin, le Préfet Pierre-André Durand (à gauche) et le Sous-préfet Patrick Dallennes (à droite), viennent de commettre le 2 mai une circulaire de 25 pages qui limite l’aide que peuvent apporter les communes aux écoles proposant l’enseignement de la langue basque en immersion.

Tous les historiens sont d’accord là-dessus: depuis deux siècles, l’Etat français n’a eu de cesse que d’éradiquer tous les «patois» utilisés par différents peuples de l’Hexagone, au profit d’une langue unique, celle du dialecte de l’Ile de France. Dans le pays de Descartes et de Rousseau, on pouvait s’attendre à ce qu’en toute logique et dans un souci d’équité, de justice et de fraternité, le peuple dominant qui a commis un tel crime culturel et linguistique, fasse preuve sur le tard d’un peu d’humanité. Il n’en est rien.

Deux hauts fonctionnaires français gardiens du temple jacobin, préfet et sous-préfet qui font carrière sous un gouvernement de gauche, viennent de commettre le 2 mai une circulaire de 25 pages qui limite l’aide que peuvent apporter les communes aux écoles proposant l’enseignement de la langue basque en immersion.

Chacun sait que seule cette filière conduite par Seaska est à même d’assurer une connaissance de l’euskara suffisante dans un contexte linguistique aussi défavorable que le nôtre.

Une pléiade de juristes payés par le peuple français a donc planché pendant des mois pour ficeler cette dernière arme susceptible d’accélérer la disparition du patient en phase terminale. Ce texte a tout prévu, il ouvre même la porte à une remise en cause de l’aide antérieurement accordée, au titre d’une régularisation au fil du temps, sans aucun délai fixé.

Nos deux préfets suivent la voie définie par le rapport du Comité de salut public sur les idiomes (28 pluviôse an II), écrit par Bertrand Barère de Vieuzac. Plus tard mis en musique par les hussards noirs de la république sous la houlette de Jules Ferry, chargés au nom des Lumières, de nous «civiliser» comme les autres «races inférieures». Ces soldats ne firent pas dans le bilinguisme soft, mais bien dans l’immersion pure et dure, à coup de trique.

Aujourd’hui, ils ne font qu’appliquer la «loi républicaine», celle de leur ethnie et sa classe dominante : si vous n’êtes pas contents, adressez-vous au législateur, affirment les deux fonctionnaires. En décodé, cela signifie que pour avoir gain de cause, les Basques doivent convaincre une majorité de députés français. S’ils se contentent de convaincre et d’élire quelques maires de leurs trois petites provinces, ce n’est pas suffisant pour ces grands démocrates. Ceux-ci placent aussitôt la barre cent fois plus haut. Le cynisme français donne une idée assez exacte de l’infini. L’Espagnol Mariano Rajoy dit la même chose aux Catalans : le référendum sur l’avenir de leur pays doit avoir lieu dans toute l’Espagne.

La constance dans l’acharnement pratiqué par les fonctionnaires coloniaux n’a d’égale que le refus de la réparation historique à l’égard des langues de l’Hexagone, projet pourtant affirmé par François Mitterrand en 1981 dans son discours de Lorient. La réparation historique… ce thème ressurgit ces jours-ci à propos des désastres, des discriminations et des immenses profits engendrés par l’esclavage et la traite négrière. Les Etats-Unis s’engagent sur la voie de la réparation. En France, la question divise…

Quant à nous, nous n’avons qu’un devoir, celui de dire : merci bwana. L’écho parisien répond : l’euskara est moribond, achevons-le !

C’est grand, c’est beau, c’est généreux la France.

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