Le Front de Libération Nationale Corse (FLNC) a déclaré après 38 ans de lutte armée qu’il décidait “unilatéralement, d’enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité” et que compte tenu du fait que “l’idée d’émancipation est largement partagée par les Corses, il est temps de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d’une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l’indépendance” . Voici le communiqué complet du FLNC, apparu dans les médias mercredi 25 juin 2014, qui souligne que “l’heure est venue pour l’organisation de franchir une étape et d’intensifier la lutte dans un cadre public” .
Quelques extraits précèdent le communiqué accessible en intégralité en fin d’article.
“(…) Depuis plus de trois ans, la société corse et l’assemblée territoriale sont entrées dans une phase active de dialogue et de décisions. Ces débats et ces actes, sur des thèmes interdits pendant plusieurs années, tracent les contours d’une solution politique. Les points en discussion ; langue corse, fiscalité, foncier, compagnie maritime corse, statut de résident, révision constitutionnelle, développement économique et social, sont des enjeux majeurs pour le futur de notre peuple. Ils correspondent aux revendications portées par le mouvement national, en particulier par notre organisation, dans le cadre de la reconquête de notre souveraineté.
Après le dernier vote de l’assemblée de Corse proposant d’instaurer un statut de résident, premier acte de reconnaissance de la nationalité corse, nous considérons qu’il existe maintenant, une opportunité de faire un pas historique pour la lutte de libération nationale. Il s’agit d’un pas courageux, plein d’espoir et confiant en l’avenir de notre peuple.
(…)
Pour notre part, sans préalable et sans équivoque aucune, notre organisation a décidé unilatéralement, d’enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité.
En ce sens, dès la parution de notre communiqué, nous récusons par avance toute paternité d’actions militaires sur le territoire corse et français.
(…)
Le processus que nous initions marque une nouvelle étape dans la lutte historique du peuple corse pour sa liberté. Il ne s’agit pas de la fin de l’Histoire. Au contraire. Par ce geste d’aujourd’hui, nous voulons offrir des perspectives nouvelles à notre marche vers la souveraineté. Nos objectifs demeurent inchangés, notre détermination intacte.
Un cycle se clôt. Par la résistance organisée, il a permis de maintenir l’intégrité du peuple corse et de générer une prise de conscience collective salvatrice. Désormais, alors que l’idée d’émancipation est largement partagée par les Corses, il est temps de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d’une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l’indépendance.
Cette nouvelle donne confère à chaque militant une responsabilité immense. Fort de la légitimité de nos idées, nous leur adressons un appel solennel à s’investir au sein des luttes populaires. L’heure est venue pour notre organisation de franchir une étape et d’intensifier la lutte dans un cadre public. Nous appelons les Corses à rejoindre l’ensemble des structures publiques qui se reconnaissent dans notre démarche historique.
Nous appelons nos militants et l’ensemble de ceux qui se reconnaissent dans notre combat à rejoindre le mouvement public qui incarne la continuité de la lutte de libération nationale. Il est le garant de la mise en place d’une véritable solution politique qui prenne en compte les droits nationaux du peuple corse. Dans les processus en cours et à venir, il devra occuper une place centrale.
(…) nous demandons solennellement au président de l’assemblée de Corse, au président de l’exécutif, aux présidents des différents groupes politiques, aux présidents des conseils généraux, aux quatre députés et aux deux sénateurs de Corse d’entreprendre en toute logique, dans le cadre de l’évolution de nos institutions et l’instauration d’un nouveau statut négocié avec l’Etat français, le règlement de la question des prisonniers et recherchés politiques.(…)” .