Le come back de Carles Puigdemont

L'Edito du mensuel Enbata - L’homme le plus haï d’Espagne paraissait condamné à pourrir dans les oubliettes de l’histoire. L’ex-président catalan était le « fuyard », qualificatif utilisé hier par le gouvernement de Pétain pour désigner la vingtaine de parlementaires — Pierre Mendès France, Jean Zay, Georges Mandel, etc. — qui tentèrent en juin 1940 de s’exiler au Maroc pour maintenir la légitimité démocratique française. Et voilà que celui qui a choisi de vivre depuis 2017 à Waterloo (Etat belge), se retrouve six ans ans plus tard, au soir des élections législatives du 23 juillet, propulsé au premier plan de la vie politique espagnole : le leader indépendantiste catalan sur qui s’acharne une justice éminemment politique, a le gouvernement espagnol entre ses mains.
Pour comprendre ce retournement sans précédent, rembobinons le film. (...)

Figure de proue du combat corse, Max Simeoni s’est éteint

« Le sang ne tache pas les mains du peuple corse, il souille celles des hommes qui ont préparé, organisé et commandé un assaut stupide, inutile et inhumain ». Ainsi s’exprimait Max Simeoni, peu après l’occupation de la cave d’Aleria les 21-22 août 1975 par une quinzaine d’hommes, avec à leur tête son frère Edmond. La mort de deux gendarmes et un manifestant au pied arraché furent à déplorer.
La voie de Max était tracée après cet acte fondateur du nationalisme corse, elle ne variera pas. Il est décédé le 9 septembre, à l’âge de 94 ans. (...)

« Douze personnes se réunissent à Madrid et décident comment nous devons parler chez nous »

Le Tribunal constitutionnel espagnol refuse aux mairies basques la possibilité d’utiliser dans leur fonctionnement l’euskara de préférence à l’espagnol, comme langue administrative, parce que cela « amoindrit » les droits linguistiques des citoyens.
Les espagnolistes critiquent la politisation de l’usage de l’euskara. Ils l’organisent en judiciarisant le débat.

Leçon d’humanité

A l’heure où les migrants sont présentés par certains comme des agresseurs ou des profiteurs, quatre Africains accueillis au centre Pausa de Bayonne sauvent un Européen en perdition.
Leur courage nous renvoie à nos propres égoïsmes, à nos défaites. (...)

Tous unis contre EH Bildu

Les alliances entre PNV, PSOE et PP privent EH Bildu des résultats qu’il était en droit d’attendre après sa progression électorale. L’opinion basque bouge, mais certains partis font tout pour se partager le gâteau et maintenir le statu quo.
La logique espagnoliste prend le dessus, on se croirait revenu au temps du pacte d’Ajuria enea. (...)

Forte poussée d’EH Bildu

L'Edito du mensuel Enbata - La gauche abertzale dispute son hégémonie au PNV dans la Communauté autonome basque (CAV) où elle réalise un score historique de plus de 29%. Elle franchit la barre des 1000 élus hier seulement atteinte par le parti jeltzale. En tête à Gasteiz, EH Bildu est à un cheveu de devancer son rival à Donostia et il il peut ravir au PNV la députation de Gipuzkoa. En Navarre, l’ancien maire souverainiste Joseba Asiron gagne son pari en arrivant en seconde position derrière la droite régionaliste, il pourrait retrouver son fauteuil de maire. Avec une baisse de participation d’environ 5 points par rapport à 2019, le total des voix des abertzale se maintient à 60% de l’électorat de la CAV. (...)
Les abertzale sont le sel de cette terre. En Iparralde, nous avons franchi plusieurs étapes, souvent contre vents et marées, elles sont irréversibles. Mais notre construction nationale doit aller plus avant. Elle passe par l’élaboration d’outils nouveaux. Pleinement conscients des réalités, nous sommes aussi portés par la part du rêve et nos convictions. Pour cela, Bagira ouvre un temps de diagnostic, de réflexion et de débat. Le processus durera près d’un an. Anita Lopepe et Pantxika Ibarboure présentent dans ce numéro d’Enbata le coup d’envoi de cette démarche. Sa première étape est une grande enquête. Chaque abertzale d’Iparralde se doit d’y prendre part, quelle que soit sa sensibilité, qu’il soit encarté ou non, quelles que soient la nature ou l’ampleur de ses engagements. (...)