Paris et Madrid tombent dans le panneau

Cinq abertzale connus reprennent le flambeau de la Commission internationale de vérification paralysée depuis la conférence d’Aiete. Leur démarche symbolique pour rendre inutilisables quelques armes d’ETA, puis leur arrestation et l’immense élan de soutien qui s’ensuit, remettent sur la table la question d’un processus de paix bloqué par Madrid et Paris. Près de 600 élus d’Iparralde relaient la démarche des cinq “faiseurs de paix”.
Les deux capitales sont désormais face à leurs responsabilités.

Langues régionales et Assemblée Nationale

Le 30 novembre, l’Assemblée nationale débattait et approuvait partiellement une loi en faveur de la promotion des langues régionales. Son contenu apparaîtra bien faible à beaucoup d’euskaltzale. Mais que ce thème arrive à l’ordre du jour de l’assemblée nationale suffit par sa rareté à susciter notre intérêt.
La teneur des débats, l’hypocrisie qui s’en dégage souvent, la pratique de l’outrance et de l’amalgame, mais aussi la ténacité de certains dans un contexte si défavorable, font que ce compte rendu mérite d’être porté à la connaissance des lecteurs d’Enbata.

La démarche constituante

Le Parlament catalan a approuvé le 26 juillet la feuille de route de la "déconnexion". Il s’agit du rapport présenté par la Commission d’étude d’une démarche constituante.
Ce rapport de la Comissió d’Estudi del Procés Constituent résume en 11 points la démarche de déconnexion de l‘Etat espagnol qui devra être mise en oeuvre durant les prochains mois. Voici les onze points de ses conclusions.

Catalogne : référendum en septembre 2017

Le président catalan annonce un nouveau référendum sur la question de l’indépendance de la Catalogne. L’Espagne ne propose aucune solution politique et s’acharne sur la classe politique catalane pour obtenir par la voie judiciaire l’inéligibilité de ses leaders.
Les blocages institutionnels, la crise des partis et la recomposition politique sur fond de forte corruption, confortent l’indépendantisme catalan et déconsidèrent un Etat central durablement affaibli par la division et les alliances contre nature.

Otegi interdit

La Junte électorale du Gipuzkoa vient d'interdire la candidature du leader indépendantiste pour les prochaines élections autonomiques. En dernier ressort, le tribunal constitutionnel tranchera la question début septembre.
Quant au futur gouvernement autonome, la présence du nouveau parti Podemos fragmentera la carte politique basque et nécessitera des alliances.

Le ver est dans le fruit

Suite aux élections législatives du 26 juin, l'Espagne ne parvient toujours pas à constituer un nouveau gouvernement, du fait de l'émergence de nouveaux partis, Ciudadanos à droite et Podemos à gauche.
Si elle perdure, une telle crise pourrait contribuer à faire sauter les verrous et permettre des évolutions institutionnelles que les nations catalanes et basques demandent en vain depuis longtemps.

Podemos accroît son hégémonie en Hegoalde

Après avoir siphonné le vote indépendantiste il y a six mois, le nouveau parti de la gauche alternative espagnole mord sur l’électorat PNV. Le PP et le PSOE progressent légèrement. Tout cela au détriment d’EH Bildu qui s’affaiblit dangereusement. Au total, le vote abertzale est en chute constante.
En Espagne, Podemos ne parvient pas à ravir le leadership aux socialistes et tous deux perdent quelques points. Le PP progresse et caresse l’espoir de diriger un pays qui semble difficilement gouvernable.