Prise de parole de Martine Bouchet, pour le CADE, lors de la Manifestation du samedi 23 avril qui a réuni plus d’un millier de manifestants et une quarantaine de tracteurs à Cambo contre la spéculation immobilière et en particulier contre un projet du plateau agricole de Marienia.
La défense du plateau agricole de Marienia est emblématique de la nécessaire implication de tous pour que le Pays Basque permette à ses habitants de vivre de manière responsable et solidaire. Cette complémentarité, elle est visible depuis le début du combat qui réunit une association représentante la sauvegarde des terres agricoles (Lurzaindia), les habitants de Cambo (et l’association Nahi Dugun Herria) et une association environnementale (le CADE). On ne peut pas traiter le problème du logement avec cette réponse unique : il faudrait construire du neuf en étalement urbain. Car cela empiète sur nos terres, cela met en péril l’agriculture paysanne de proximité dont nous avons tant besoin, cela crée des habitants qui resteront dépendants de leur voiture.
Ce schéma est l’antithèse de ce qu’il faut faire pour combattre le dérèglement climatique. La solution de la crise du logement n’est pas dans les mains des promoteurs qui ne veulent qu’une chose : construire plus.
Ce ne sont pas eux qui doivent penser notre habitat, car eux, forcément _ et c’est la logique du marché_ ils veulent juste faire du profit.
La réponse à la crise du logement n’est donc pas si simple que de continuer à construire sur nos terres agricoles en périphérie de bourgade.
La réponse au logement doit passer par le comblement des dents creuses, par la réhabilitation des logements vacants, par la limitation drastique des logements vides, et notamment des résidences secondaires et des locations saisonnières qui sortent du marché locatif des logements pour ceux qui vivent ici.
La réponse à la crise du logement doit tenir compte des aspirations et des besoins exprimés par les habitants.
Mais pour cela, il faut sortir de la logique qui a prévalu ces 30 dernières années et qui nous a mis dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui.
Le logement n’est pas une affaire de promoteurs immobiliers, il doit être réfléchi en tenant compte de l’existant, des lieux de travail, des services, des transports collectifs.
Ce sera moins facile, ce sera moins juteux pour certains propriétaires fonciers, ce seront moins de profit pour les promoteurs immobiliers, mais ce sera respectueux des habitants d’aujourd’hui et de nos enfants.
La spéculation foncière ne doit plus exister, ni à Marienia, ni ailleurs. Les terres agricoles sont un trésor tel qu’elles ne peuvent pas être mises sur le marché.
C’est pour cela que le CADE a fait des recours, comme l’ont fait Lurzaindia et Nahi dugun herria et des habitants de Cambo contre le PLU puis contre le permis déposé par Bouygues dont nous attendons encore le jugement.
Votre appui aujourd’hui est fondamental, car au-delà de la justice, c’est bien par une prise de conscience générale que l’on répondra à la crise du logement au Pays Basque.