Le résultat du premier tour des élections offre peu de certitudes et beaucoup d’opportunités.
Certitude, d’abord le recul de la gauche, ou plutôt du PS et de ses alliés. Il paye certainement un contexte national français pesant. Mais ses résultats mettent aussi crûment en avant le facteur personnel. L’étiquette PS n’est plus un gage de notabilité, de score minimum, le candidat doit aussi, travailler, faire campagne, et mettre la main à la pâte. Sinon, on peinerait à expliquer comment à Bayonne et Hendaye les candidats PS arrivent en tête, quand ils reculent à ce point à Urrugne, Biarritz, Ustaritz ou Saint-Jean-de-Luz.
Cela confirme, autre certitude, le recul des références «nationales» pour ces élections locales. Même à droite, avec pourtant le vent en poupe, on a rarement hissé le pavillon UMP ou UDI durant cette campagne.
Cela posé, et dans l’attente de résultats du second tour, on peut voir un nouveau paysage qui se dessine, avec une force abertzale comme alternative crédible. A Ustaritz, Urrugne, Arbonne, à Baigorri, ou à Ayherre, le «mouvement abertzale» n’est plus seulement la principale force d’opposition, mais il est en passe d’opérer le basculement et de faire partie, pour l’électeur, de ceux qui peuvent gérer une municipalité. «Mouvement abertzale» avec des guillemets puisque dans de nombreux cas, l’étiquette Euskal Herria Bai n’a pas été affichée, et si les candidats ont admis sans complexes leurs convictions abertzale à titre individuel, ils ont aussi choisi de s’ouvrir à tous ceux qui voulaient travailler avec eux au plan local, sans pour autant partager toutes leurs convictions.
A Bayonne, la stratégie a clairement payé, on mesure la différence en regardant les résultats d’Anglet, ou c’est une liste clairement militante qui s’est présentée aux suffrages. Les abertzale n’auront probablement pas d’élu. Anglet, pas plus que Biarritz n’est terre de mission, les abertzale ont été en situation de gestion, et ils auront la possibilité de revenir dans les mairies, s’ils font l’effort de convaincre au premier tour.
Il faut aussi attendre la confirmation du second tour, mais surtout les prochaines semaines, mois et années.
Si les résultats se confirment pour le mouvement abertzale, ce ne sera qu’un début, le début d’un nouveau travail et de nouvelles difficultés. Il faudra d’abord trouver une cohérence pour dégager des axes communs dans les communautés de communes : euskara, lutte contre la spéculation foncière, développement économique. Savoir aussi se préserver de l’usure du pouvoir.
Ce qui reste impossible à quantifier, en l’absence de base programmatique c’est la stratégie choisie par le PNB, d’alliance avec les listes de droite.