La ministre de la justice Nicole Belloubet a reconnu vendredi une dimension politique dans la gestion juridique des dossiers des prisonniers politiques basques. Dans une interview diffusée ce vendredi 11 janvier sur les ondes de France Bleu Pays Basque, la garde des sceaux a d’abord expliqué avoir “normalisé ce dossier”.
“J’ai donné instructions d’appliquer strictement la loi, c’est à dire qu’aujourd’hui les détenus basques ont les mêmes droits que les autres détenus en France. Il n’y avait aucune approche politique de ce dossier et dès le départ nous avons traité les dossiers comme tous les autres.”
On se demande bien ce qui a été normalisé puisqu’aucun des gouvernements précédents n’a jamais révélé d’approche politique de ce dossier. Et que cette normalisation s’est brutalement arrêtée à 57% des prisonniers transférés.
La ministre de la justice a donc détaillé les raisons du refus de rapprochement de certains presos en expliquant, à l’encontre de sa précédente déclaration, que “sur certains dossiers il y a une très forte sensibilité politique, notamment avec les associations de victimes du terrorisme, qui nous l’ont dit lorsque nous les avons reçues”. C’est le cas de l’association espagnole AVT, proche du Partido Popular, qui a été reçue au ministère français en janvier 2018.
Heureusement, a assuré Nicole Belloubet, “Madrid ne nous dicte absolument pas notre politique pénitentiaire”. Il ne manquerait plus que ça. D’autant que la porte de la ministre “est toujours ouverte” aux élus basques et aux artisans de la paix, a-t-elle assuré. Pour parler de droit commun ?
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