Dans la sérénité, Mattin Larzabal s’est éteint le 2 juin, à l’âge de 69 ans. Issu d’une humble famille de paysans d’Aiherra —Grania etxea— il s’engage tout juste bachelier dans le groupe Amaia, puis à Mende Berri dont il est un des piliers pendant plus de 10 ans.
Au sein de cette organisation politico-culturelle, il joue un rôle pionnier dans l’enseignement de l’euskara pour adultes en Iparralde.
A Pau tout d’abord, où il obtient une licence en droit, puis dans les ikastaldi organisées par Mende Berri, dès 1972. La première a lieu cette année-là à… Baudonne, dans le pays de Seignanx, au siège des Missions africaines. Des intellectuels basques tels que l’historien Eugène Goyheneche et le linguiste Pierre Lafitte, figurent parmi ses principaux mentors.
Militant politique, Mattin Larzabal participe à la défense des réfugiés basques éloignés ou expulsés par l’État français, en entamant une grève de la faim à la cathédrale de Bayonne, aux côtés de Beñat Oiharzabal et d’Eñaut Haritschelhar.
Tôt, son intérêt pour le journalisme le pousse à collaborer à différents journaux : Gernika, Hitz, Herria et même Enbata où il écrit de temps en temps. Son nom de plume sera Belzunze.
Mais c’est comme journaliste professionnel au sein de la radio d’expression basque Gure Irratia, qu’il donne pendant plus de trente ans la pleine mesure de son talent. Il en est «la voix» connue de tous. Avec sa constance et sa force tranquille, il en maintient le cap, même dans la tempête. Il recevra en 2012 le prix de journalisme Rikardo Arregi.
L’engagement chrétien de Mattin Larzabal au sein de Fedea eta kultura se situe dans le même souci d’assurer une expression euskaldun de la foi, à un moment où elle s’effrite, voire est peu soutenue ou remise en cause.
Plusieurs personnes que Mattin a côtoyées sa vie durant, ont accepté de témoigner dans nos colonnes. Qu’elles en soient remerciés.
Jarraian, J.L. Laka-ren bertsoa.