Le Surf Park ne doit pas se faire

Modélisation d’un Surf Park à Lyon
Modélisation d’un Surf Park à Lyon

Le projet porté à Saint-Jean-de-Luz est l’exact contraire des projets qu’il faut aujourd’hui développer. La mairie ou la mobilisation populaire devront bien le stopper.

Des terres agricoles et des espaces naturels risquent d’être artificialisés, bétonnés, sacrifiés pour un projet immobilier construit autour d’une méga piscine à vagues artificielles ! Ça se passe à Saint-Jean-de-Luz, en partie sur des terres communales, qui deviendraient propriétés d’une multinationale du Surf, elle-même possédée par un Fonds de pension américain.

Marcher sur la tête

Sept hectares de prairies et de forêts doivent ainsi être transformés en parc à surf avec sa piscine géante, son parking de 500 places, et 1500 m² de commerces, hôtel, bureaux et bâtiments divers ! Pourquoi ? Pour surfer ?

Non, pour marcher sur la tête.

Et oui, le Surf Park Luzien permettra surtout de pratiquer le sport favori de certains de nos dirigeants économiques ou politiques actuels. Qu’on soit actionnaires avides de profits rapides ou élus n’ayant rien compris aux grands défis du XXIe siècle, on adore marcher sur la tête !

Comment comprendre sinon un tel projet, en 2020, en pleine Côte Basque ?

On va donc dépenser une quantité phénoménale d’argent, d’énergie et de matériaux pour construire une piscine à vagues artificielles à 1,5 km de l’océan ! Et pourquoi pas fabriquer un tapis de marche géant, le long du GR10, tant qu’on y est ?

L’exact contraire de ce qu’il faudrait faire

La planète brûle, les incendies gigantesques et les sécheresses prolongées se multiplient, les glaces fondent, le niveau des mers monte dangereusement, les océans s’acidifient, la bio diversité s’effondre de manière spectaculaire. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme et ils nous expliquent clairement ce que nous devons faire si nous voulons limiter l’ampleur de la catastrophe.

Nous devons stopper l’artificialisation des sols. Reboiser massivement. Consommer beaucoup moins d’énergie et produire de l’énergie renouvelable. Nous devons économiser l’eau. Et bien à Saint-Jean-de-Luz, on va faire exactement le contraire. Par exemple, pour développer l’énergie renouvelable, il faudrait fabriquer de l’énergie à partir des vagues. Le Surf Park va, lui, gaspiller une énergie phénoménale pour fabriquer des vagues. L’autobus qui transporte l’Humanité fonce actuellement vers un précipice. Il faudrait le freiner, dévier sa trajectoire. Et que fait la municipalité luzienne ? Elle maintient fermement le volant et appuie sur l’accélérateur.

Une question de valeurs

Le surf est un sport en profonde communication avec la nature : il faut observer le vent, maîtriser la météo et les courants. Pourquoi en faire un sport artificiel, payant, polluant ?

Il est devenu vital de réduire nos besoins, de contrôler nos pulsions, de renouer avec la nature, de respecter les cycles et les saisons, bref de réapprendre les limites.

La municipalité luzienne doit bien partager quelques-unes de ces valeurs là.

Le Surf Park se situe lui à l’opposé total de chacune d’entre elles. Ce n’est pas qu’une question d’écologie, c’est un vrai problème de société. On ne peut pas encourager le “je veux tout, tout de suite, ma vague à l’instant où je la désire et sous la forme que je désire” à tous les niveaux de la société, de notre imaginaire, de nos grilles de valeurs et s’étonner, voire regretter ou s’indigner de la société et des individus que cela produit : montée des incivilités, du narcissisme, de l’avidité, des frustrations, de la violence ; toute-puissance des valeurs consuméristes et mercantilistes, de l’argent roi etc.

Ce projet ne doit pas se faire

Le Surf Park est le symbole même d’un modèle suicidaire, de cette fuite en avant qui rend peu à peu invivables notre planète et nos sociétés. La mairie de Saint-Jean-de-Luz peut encore le stopper. Sinon, il faudra bien que la population et la mobilisation citoyenne le fassent à sa place.

Ce pays a su empêcher d’autres projets destructeurs, symboles d’un modèle de développement dont nous ne voulons pas : 2X2 voies en Pays Basque intérieur, nouvelle voie LGV, mines d’or…

Il saura trouver la ressource, la force de mobilisation, le potentiel de résistance et la détermination nécessaires pour empêcher la réalisation de ce projet emblématique de ce qu’il ne faut plus faire si nous voulons préserver un monde et des sociétés un minimum vivables pour nos enfants.

Ce combat-là dépasse le seul enjeu de la construction ou non d’un Surf Park à Saint- Jean-de-Luz, à 1,5 km de l’océan. Il est celui d’un choix de société, d’avenir, concernant tous les aspects de nos vies et des politiques auxquelles elles sont soumises.

Toute la population de ce pays, les générations actuelles et celles qui les suivent, avons tellement à gagner dans cette bataille qui s’amorce, que nous devons toutes et tous la suivre de près dès aujourd’hui et nous préparer à y participer activement.

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10 thoughts on “Le Surf Park ne doit pas se faire

  1. entièrement d’accord ! projet absurde en Absurdie ! il ne DOIT pas se faire. préservons la nature ! Evelyne

  2. Quelle abération!!
    Quelle honte. Ok pour le tapis de marche du coup.
    On est des paysans choqués par ces comportements irresponsables!!!!!

  3. Honte à ce projet!!!! Ça donne envie de vomir…

  4. “Qu’on soit actionnaires avides de profits rapides ou élus n’ayant rien compris aux grands défis du XXIème siècle, on adore marcher sur la tête”. Tu as raison Txetx, mais nos décideurs sont encore plus forts que tu ne le dis : ils marchent sur la tête et, en même temps, comme dirait Manu, ils fuient en avant au triple galop. L’argent public, il est vrai, donne des ailes. Car dans toutes ces affaires, c’est bien d’argent public qu’il s’agit, sous forme de subventions de l’Etat ou des collectivités ou encore de financement des infrastructures nécessaires à la réalisation de ce type de projet.
    Depuis longtemps, le département 64 nous a habitués à dépenser sans compter les deniers départementaux au profit de quelques commerçants et d’entreprises du BTP. Sans que personne ne s’offusque de cette prodigalité. Je ne parle pas seulement de ronds-points aussi peu indispensables que surfacturés qui ornent la moindre route du Béarn ou du PB. Après des dizaines et des dizaines de millions englouties ces trente dernières années, cet automne encore, le conseil départemental, au travers de l’EPSA (Etablissement public des stations d’altitude), qui gère les trois stations de ski des PA et le petit train de la Rhune, va consacrer plus de 3 millions d’euros d’argent du contribuable pour installer de nouveaux canons à neige à la station de ski de Gourette.
    Chacun connaît le gaspillage épouvantable que ces canons représentent en termes de ressources aquatiques et d’énergie, d’autant que les installer à une altitude de 1 300 m dans le contexte de réchauffement climatique est une pure gabegie. De nombreuses stations de basse ou moyenne altitude des Alpes sont en pleine mutation pour abandonner la neige d’hiver au profit d’activités d’été respectueuses de la nature et des humains. Rien de tout cela dans les PA. On continue ! On utilise les généreux bénéfices générés par le train de la Rhune pour masquer quelque peu le coût faramineux des stations de ski (déficits d’exploitation, entretien et renouvellement des installations et des accès routiers…). Et tout cela au bénéfice de 8% (pourcentage qui ne varie pas depuis 40 ans) de la population, usagers dont on ne peut pas dire qu’ils appartiennent aux classes les plus défavorisées de notre société.
    Et tout cela au motif fallacieux de la préservation de l’emploi en montagne. Qui peut certifier que ces sommes astronomiques investies au profit de quelques privilégiés et générant des emplois saisonniers précaires et mal payés, ne seraient pas mieux utilisées à financer des activités de montagne respectueuses de la nature et des habitants, pourvoyeuses d’emplois qualifiés mieux rémunérés ?
    Tout comme ces dépenses à fonds perdus (pas pour tout le monde), le projet de surf parc montre bien l’aveuglement coupable de nombre de nos décideurs. La Communauté d’agglo saura-t-elle s’opposer à tous ces gaspillages peu en phase avec les orientations de développement qu’elle s’est fixées ?

    1. Bonjour ,
      Il faut en parler au plus vite à Monsieur Vincent Bru , député des Pyrénées Atlantiques . Les habitants d’ici , recherchent plus de justice sociale et de justice fiscale . C’est un moyen de savoir s’il est engagé pour notre territoire .

  5. Comment peut-on agir ? Un collectif est-il déjà monté ?

  6. Milesker berriz Txetx de denoncer encore une aberration.
    Luttons pour l’environnement naturelle

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