La plupart de l’énergie primaire que nous consommons, environ 92%, est importée et procède avant tout de combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire. Nous sommes capables de produire à peine 8% de l’énergie primaire que nous consommons, qui provient surtout des énergies renouvelables. Le taux d’indépendance du Pays Basque est donc de 8%. Est‐ce une valeur raisonnable dans notre environnement géographique ? Si l’on compare avec l’ensemble de l’Espagne, oui. En revanche, à l’échelle de l’Union européenne, le taux d’indépendance énergétique était d’environ 54% en 2011…
Diagnostic de la situation énergétique en Euskal Herria
L’énergie primaire sert à obtenir d’autres formes d’énergie plus raffinées, utilisées en fin de parcours, là où nous la consommons réellement. Ainsi, les personnes n’ont pas directement recours au pétrole (énergie primaire) mais à l’électricité (énergie finale), qui est le résultat d’une transformation du pétrole. L’énergie finale est celle qui est utilisée sur les points de consommation finale, à des fins essentiellement thermiques (produire de la chaleur), électriques ou mécaniques (produire du mouvement). L’énergie utile est celle qui est réellement exploitée aux points de consommation finale, après son transport et son acheminement, où il existe des pertes d’énergie.
Consommation d’énergie
Le guide montre qu’en Euskal Herria le modèle social promu et développé dans les dernières décennies a entraîné une hausse de la consommation d’énergie. La consommation d’énergie
primaire a augmenté d’environ 4% par an, voire plus certaines années. Aucun plan sur l’énergie, l’efficacité énergétique ou les énergies renouvelables n’a réussi à modifier la donne.
Certes, la population a augmenté ces dernières années, mais la consommation d’énergie, a progressé encore plus vite. Ainsi, la consommation d’énergie par habitant a quasiment doublé. Le guide montre qu’Euskal Herria est un territoire qui n’a pas progressé en matière d’économie d’énergie, ou d’efficacité énergétique. Comme ailleurs dans le “premier monde”, Euskal Herria s’est noyé dans l’abondance de la consommation d’énergie.
Facture énergétique
La facture énergétique peut se définir comme le coût économique total que représente l’énergie primaire totale consommée ; une facture dont doit s’acquitter chacun et chacune d’entre nous. Malgré la baisse de consommation d’énergie, la facture énergétique pour l’ensemble d’Euskal Herria s’élevait à environ 9,06 milliards d’euros par an. Est‐ce beaucoup ? A titre de comparaison, pour l’ensemble d’Euskal Herria, la facture de santé publique s’élevait à environ 3,5 milliards d’euros.
Degré d’indépendance énergétique
La plupart de l’énergie primaire que nous consommons, environ 92%, est importée et procède avant tout de combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire. Nous sommes capables de produire à peine 8% de l’énergie primaire que nous consommons, qui provient surtout des énergies renouvelables. Le degré d’indépendance énergétique indique le taux d’énergie qu’un territoire donné est en mesure de produire par rapport à l’énergie qu’il consomme. Or, le niveau d’indépendance est très faible : 6,7% dans la Communauté autonome du Pays Basque (2007), 16,4% en Navarre (2006) et 1,5% en Iparralde (2004). Pour l’ensemble d’Euskal Herria, le degré d’indépendance est de l’ordre de 8%, bien qu’il n’y ait pas de données précises à ce sujet. Étant donné que la quasi totalité des combustibles fossiles utilisés est importée, on peut dire que près de 92% de la facture énergétique est payée à l’extérieur.
Est‐ce une valeur raisonnable dans notre environnement géographique ? Si l’on compare avec l’ensemble de l’Espagne, oui. En revanche, à l’échelle de l’Union européenne, le taux d’indépendance énergétique était d’environ 54% en 2011 (des chiffres qui varient selon les années, bien sûr).
L’origine de l’énergie
Cette dépendance énergétique, outre son coût économique pour chacun et chacune d’entre nous, entraîne de multiples conséquences d’une autre nature pour les peuples exportateurs d’énergie, que l’on peut difficilement refléter ici. On peut toutefois s’en faire une idée si l’on considère l’origine de cette énergie et la violence qui existe dans ces contrées.
La carte ci‐dessous montre toute l’énergie primaire que nous utilisons (l’énergie importée et celle produite). L’image illustre clairement l’état de notre réalité énergétique, économique et sociale.
Le poids des énergies renouvelables
En Euskal Herria, les énergies renouvelables représentent environ 8% de l’apport énergétique total. Le Conseil européen a fixé à 20% le seuil minimum acceptable pour l’apport des renouvelables à l’horizon 2020.
Effet de serre
Le diagnostic souligne les conséquences de la consommation de combustibles fossiles sur le changement climatique, via les émissions de gaz à effet de serre. D’autre part, la prise en compte nécessaire de notre empreinte écologique (correspondant à la surface terrestre et maritime nécessaire pour produire tout ce que nous consommons et absorber les déchets que nous générons) est aussi soulignée car nous consommons en moyenne 20% de plus de “surface” que ce qui est disponible pour maintenir la consommation. La tendance des dernières décennies à l’échelle mondiale ne peut être plus claire : l’empreinte écologique ne cesse de croître et que cette croissance se doit en particulier à la hausse de la consommation d’énergie primaire. Le diagnostic se terminant par une évocation du pic pétrolier qui montre que les sous-sols se vident des énergies fossiles et l’atmosphère connaît une forte augmentation des gaz à effet de serre issus de la consommation de ces énergies fossiles.
Le guide est disponible en 3 langues et téléchargeable sur : www.sustraierakuntza.org ou en cliquant ici “Guide vers la souveraineté énergétique d’Euskal Herria”