L’Etat français veut la mort des langues régionales et organise leur éviction définitive dans l’éducation nationale. Un collectif de parents d’élèves de l’enseignement bilingue a lancé la pétition “Non au refus de la Rectrice d’autoriser de nouvelles expérimentations immersives en langue basque” adressée à Ministère de l’Education Nationale. Vous découvrirez ci-après la pétition en faveur d’un enseignement par immersion à lire, signer et diffuser.
Non au refus de l’Education nationale d’autoriser de nouvelles expérimentations immersives en langue basque. Oui à la poursuite et au renforcement de la politique de développement des sections maternelles immersives 100 % langue basque dans l’enseignement public et privé confessionnel.
Au début du mois de juillet, l’Inspecteur académique des Pyrénées-Atlantiques a annoncé le refus de la Rectrice de l’académie de Bordeaux d’autoriser la mise en place d’une nouvelle expérimentation « 100% langue basque » en classes de petite et moyenne sections de maternelle à l’école publique Basté-Quieta de Saint-Pierre-d’Irube à la rentrée prochaine.
Cette décision est pour nous, parents d’élèves de l’école et de l’enseignement public, incompréhensible et inacceptable pour de multiples raisons :
– elle rompt le consensus social autour du projet. En effet, les enseignant.e.s y sont unanimement favorables, de même que les élu.e.s et l’immense majorité des parents (86 % d’entre nous avions répondu positivement lors de l’enquête réalisée par l’école).
– elle est un non-sens pédagogique dans la mesure où l’immersion en maternelle améliore significativement l’acquisition par les enfants de la langue basque (argument majeur à nos yeux, l’école se situant dans un territoire où la langue basque est très peu parlée, en particulier dans les familles) sans entraver les autres apprentissages. Au contraire, une étude réalisée cette année à la demande de l’Education nationale, sur la base des résultats aux évaluations nationales de CP et CE1, a mis en évidence des compétences équivalentes ou supérieures en français et en mathématiques chez les élèves ayant bénéficié des expérimentations immersives en langue basque.
– elle va à contresens des recommandations pédagogiques actuelles plaidant pour faire du bilinguisme une priorité de l’école, d’autant qu’il constitue la porte d’entrée vers le multilinguisme.
Aucun argument pédagogique ne justifie donc une telle décision. Dans un courrier adressé au maire de Saint Pierre d’Irube, l’Inspecteur d’académie se retranche derrière la Constitution pour motiver son refus : « la Constitution prévoit en son article 2 que l’instruction obligatoire est dispensée en français, langue de la république ». Une réponse aussi brutale sur la forme qu’irrecevable sur le fond, la Constitution ne stipulant aucunement cela et la loi autorisant les expérimentations immersives. L’argument juridique est donc également irrecevable.
Cette décision est d’autant plus grave et inacceptable qu’elle remet en cause plus largement les expérimentations immersives en langue basque. Ainsi, l’Inspecteur d’académie déclare qu’il ne peut « autoriser de nouvelles expérimentations d’enseignement dispensé à 100 % en langue basque ». Cette remise en cause ne concerne pas uniquement l’enseignement bilingue public. Derrière l’argumentaire développé par les représentants de l’Etat, sont aussi potentiellement visés l’enseignement bilingue privé confessionnel et l’enseignement immersif associatif (Seaska). Tout l’enseignement en langue basque en somme !
En conséquence, à l’image des élu.e.s du Pays Basque qui ont voté à l’unanimité une motion en ce sens en séance plénière du Conseil communautaire de la Communauté d’agglomération Pays Basque, nous demandons au ministère de l’Education nationale :
– d’autoriser pour la rentrée 2020 le projet d’expérimentation immersive à l’école publique Basté-Quieta de Saint-Pierre-d’Irube,
– de pérenniser les expérimentations immersives existantes,
– de poursuivre et renforcer la politique de développement des sections maternelles immersives dans les filières bilingues de l’enseignement public et privé confessionnel.
Nous invitons tous les défenseur.e.s d’un enseignement bilingue en langue régionale et, plus largement, tous les défenseur.e.s du bilinguisme à signer cette pétition afin qu’elle ait le plus d’écho possible.
Tous ensemble, parents, enseignant.e.s, élu.e.s, défenseur.e.s du bilinguisme, faisons entendre notre voix !
L’enseignement immersif a fait ses preuves. Les résultats au bac des élèves de Seaska le démontrent d’année en année.