Le mouvement de soutien aux prisonniers politiques basques dénonce les blocages de l’audiencia nacional quant à l’assouplissement de leur statut. 90%, soit 160 presos, devraient bénéficier de permissions de sortie, mais seulement une trentaine y ont accès. 80 devraient être en semi-liberté, concrètement une vingtaine en bénéficient. Quatre ans après que Pedro Sanchez ait annoncé un changement de la politique pénitentiaire, onze ans après l’arrêt des activités d’ETA, le rapprochement des presos n’est pas achevé : 47 d’entre eux (28%) sont loin du Pays Basque, certains à plus de 350 km de Gasteiz, soit 700 km aller-retour, pour 40 minutes d’entretien au parloir. 17 sont incarcérés dans des prisons françaises.
Joseba Azkarraga, porte-parole de Sare et ancien ministre du gouvernement basque, a déploré cette situation le 12 août. Il attribue les blocages aux magistrats de l’Audiencia nacional qui, à l’instar du Parquet national antiterroriste français, refusent d’appliquer le droit commun. Habités par un souci de vengeance politique et des convictions marqués à droite voire à l’extrême droite, ils se jouent du maquis juridique, des procédures et des lois d’exception dans le but de bloquer les situations. Ils renvoient les dossiers d’un service à l’autre, du procureur de l’Audiencia nacional à la chambre pénale, en passant par le juge d’application des peines et l’administration pénitentiaire. A ce jeu pervers de passe-passe, ils excellent.(...)