Malgré une victoire incontestable aux élections HLM, l’association doit livrer une nouvelle bataille pour imposer sa représentation au sein d’une étroite coterie d’élus et de représentants syndicaux peu encline à entendre les voix des locataires.
En gagnant la majorité absolue pour sa première participation aux élections de représentants des locataires HLM, Alda transforme l’essai marqué au cours de ses deux premières années d’existence. Avec 52,75% des voix et trois élus sur cinq chez HSA, plus gros bailleur social d’Iparralde, dans un scrutin à sept listes, dont certaines implantées depuis toujours, le résultat est sans appel. Il est tout aussi clair chez Office 64, bailleur social présent à l’échelle de tout le département 64, et chez qui Alda recueille 39,14% des votes exprimés et deux élus sur quatre, dans un scrutin à huit listes, alors qu’elle n’agit et ne faisait campagne que dans la partie basque des Pyrénées-Atlantiques.
500 familles soutenues dans l’année
Alda récolte là les fruits de son travail sur le terrain. Car un autre chiffre vient démontrer comment Alda a gagné une implantation et une reconnaissance majeure au sein des milieux et quartiers populaires du Pays Basque nord : le nombre des familles et personnes en difficulté venant solliciter son soutien. D’une soixantaine au bout de la première année, on est passé à 357 au terme de la seconde, à la veille de l’assemblée générale du 8 octobre 2022, puis à 425 entre décembre 2021 et 2022. Alda accompagne aujourd’hui près de 500 familles et personnes en rythme inter-annuel, ce qui laisse songeur sur un territoire d’un peu plus de 300 000 habitants. Il y a en ce moment même 170 dossiers en cours suivis par l’association chaque semaine !
Alda remporte donc des élections chaque jour, celles de la confiance accordée au quotidien par les habitants des milieux et quartiers populaires.
Pourritures !
Cela n’est pas pour plaire à tout le monde. L’antenne locale de la CLCV (organisation traditionnellement proche du PS au niveau national) était jusqu’à présent la liste majoritaire tant chez HSA que chez Office 64. Un de ses représentants a tenté de faire invalider la liste d’Alda au moment de la signature du protocole électoral chez HSA, en prétendant qu’Alda n’était pas habilitée à se présenter aux élections HLM. Il ignorait que l’association basque est affiliée au DAL (Droit Au Logement, fédération nationale habilitée à se présenter aux élections HLM). Mais sa tentative ratée a au moins le mérite de dévoiler les cartes avant même le début de la partie. Partie largement perdue par la CLCV puisqu’elle perd la moitié de ses voix au Pays Basque, passant de 35% à 16,47% chez HSA et de 25,85% à 17,05% chez Office 64.
Fureur chez le même représentant CLCV qui avait tenté de faire invalider la liste Alda avant le début des élections. A la sortie du dépouillement, il invective ainsi un des représentants d’Alda « Pourritures ! Et maintenant qu’est-ce que vous allez faire ? Coloniser la France ? ».
Connivences et entre-soi
La suite est à l’avenant. CLCV et AFOC(1) se partagent le travail. Un même candidat de la CLCV se présente aux trois commissions stratégiques d’HSA(2) dont le poste de représentant des locataires est renouvelé tous les quatre ans juste après les élections. L’AFOC fait de même dans les deux commissions d’Office 64 auxquelles Alda se présentait(3). Ils misent sur le fait que les élus politiques, majoritairement de droite, composant les conseils d’administration des deux offices HLM, voteront pour leurs associations peu dérangeantes, ce qui leur a d’ailleurs valu le désaveu des électeurs, et contre Alda, bien plus efficace et percutante dans sa défense des locataires.
Les élus politiques vont en effet désigner comme un seul homme les représentants des listes minoritaires aux différents postes de représentants des locataires, s’asseyant sans vergogne sur les élections qui viennent de se dérouler. Serge Darnauthandy de la CLCV, pesant 16,47% des suffrages, est ainsi désigné représentant des locataires dans les trois commissions d’HSA contre les élues d’Alda, représentant elles 52,75% des locataires de cet office HLM. Sylvie Serre de l’AFOC, ayant à peine recueilli 9,77% des voix, est désignée représentante des locataires au bureau d’Office 64 et à sa Caleol Pays Basque contre les élus d’Alda qui représentent 39,14% des voix de cet office HLM, et certainement la majorité absolue au niveau du Pays Basque.
Claude Olive semble assumer sans problème le hold-up électoral et le choix de l’entre-soi et de la connivence : « Les gens se connaissent depuis des années, ils ont voté aussi en fonction de ça » déclare-t-il le lendemain à Sud-Ouest. Bref, il refuse le renouvellement voulu par les locataires et le revendique haut et fort.
Respect du vote des locataires
Une nouvelle bataille s’ouvre donc pour faire respecter le vote des locataires HLM, tel qu’il s’est exprimé sans ambiguïté les 5 et 6 décembre 2022. Elle correspond au projet stratégique d’Alda, qui est de faire entendre et respecter la voix des habitants des milieux et quartiers populaires, leur redonner du pouvoir. Elle va se livrer dans un contexte particulièrement tendu, car les locataires HLM subissent en ce début d’année des augmentations de loyer et de charges sans précédent, qui vont faire basculer bon nombre de foyers dans le rouge.
Alda va également mener un travail de mobilisation spécifique dans les quartiers HLM pour inviter leurs habitants, qui n’avaient que peu participé à la première grande manifestation pour le logement du 20 novembre 2021, à venir en plus grand nombre à celle du samedi 1er avril 2023, organisée par la plateforme unitaire « Se loger au Pays / Herrian bizi ».*
(1) Liste liée au syndicat Force Ouvrière, arrivée en troisième position derrière Alda et la CLCV, et ayant également perdu une grande partie de ses voix (passant de 19 % à 10,89 % chez HSA et de 13,74 % à 9,77 % chez Office 64)
(2) Le bureau, la Caleol ou commission d’attribution des logement et la commission d’appel d’offres
(3) Le bureau et la Caleol Pays Basque, Office 64 comptant deux Caleol, une en Iparralde et une en Béarn.
un tel mépris du vote, la connivence Olive et “syndicats” de gauche : révoltant et honteux !