L’ensemble des témoignages reçus par Laborari hier, par Enbata aujourd’hui, par Izar Lore demain, dessinent, touche par touche, ce qu’aura été Mixel Berhocoirigoin, et qu’il restera longtemps encore. Le recensement des enseignements à tirer de son parcours, de sa pensée et de sa pratique militantes, leur publication ou transmision par divers moyens ne font à l’évidence que commencer. Mixel continuera longtemps à inspirer notre action et notre travail pour une société plus juste et plus soutenable.
Stratège au souffle long, visionnaire, porteur d’un projet et de valeurs à la fois universelles et ancrées localement, funambule avançant sereinement sur une ligne de crête joignant radicalité et pragmatisme, homme d’écoute et de synthèse, ne négligeant aucun détail sans pour autant perdre de vue l’essentiel et le global, animateur à la fois doux et déterminé, proche des gens et les aimant, débordé de travail et pourtant tellement accessible, sachant travailler avec ceux qui ne partageaient pas ses idées, faisant ainsi bouger les lignes, constituant bien souvent un point d’équilibre entre diverses tendances et cultures, sachant fédérer et entraîner, rassurant, inspirant confiance, ne se résignant jamais, courageux, Mixel Berhocoirigoin était tout simplement un leader.
Pas un chef qui commande et se sert des gens ; un leader qui éclaire, anime, motive et élève les autres.
Maintenant, comment remplacer Mixel? Comment combler l’immense vide qu’il laisse? Comment concevoir sa relève quand on voit toutes les qualités et compétences qui étaient les siennes, et qu’on sait combien on en est soi-même si loin ? Comment se sentir légitime, capable de prendre la relève de Berhoko tellement cet homme-là a mis la barre haut ?
Tout son parcours, toute sa pratique, nous apportent la réponse, la méthode : le collectif.
C’est le collectif qui comblera le vide, trouvera les nouvelles réponses, prendra la relève. Et nous sommes toutes et tous légitimes, plus que ça, indispensables pour réussir cela.
Un leader de la trempe de Berhoko a alimenté le collectif, ses batailles et ses victoires, mais lui-même se nourissait des apports de tous les autres militant.es à ces réunions, à ces réflexions, à ces chantiers, à ces combats qu’il partageait avec elles et eux.
Les réussites de Mixel sont également leurs réussites, cet Enbata spécial leur rend également hommage, à chacune et chacun d’entre eux.
Le meilleur hommage à rendre à Mixel est et restera, de renforcer les instances collectives qu’il aura contribuées à créer, de continuer à porter les combats et les lignes stratégiques au lancement desquels il aura participé et d’ouvrir, par et avec le collectif, les nouveaux chantiers des décennies à venir.
Beti arte Mixel