A Bayonne et Biarritz, il reste des candidats pro LGV
Les candidats au poste de maire dans des villes clés concernées par le projet de LGV sont globalement contre ces voies nouvelles, à l’exception notable de trois prétendants sur Bayonne et Biarritz. C’est ce qu’il ressort d’un sondage mené par le CADE (Collectif d’association de défense de l’environnement) auprès des candidats de Bayonne, Saint-Pée, Biarritz, Ascain, Urrugne et Hendaye. Si la plupart des candidats préfèrent une modernisation des voies existantes, comme le préconise le CADE, d’autres s’interrogent encore ou refusent de répondre à ce questionnaire.
Biarritz
A Biarritz, Natalie Motsch, candidate au sein de « Biarritz en a besoin », reste pour sa part partagée et propose d’examiner ce projet « en regard du développement économique, tout particulièrement après le choc éminemment grave qui touche la première industrie biarrotte : l’activité touristique ». Le candidat de la liste Biarritz Ensemble, Jean-Benoît Saint-Cricq, n’a pas répondu au questionnaire. Maider Arostéguy (Biarritz, Pour Vous) se déclare pour sa part « favorable à la modernisation des voies existantes », de même que Guillaume Barucq (Biarritz Nouvelle Vague), qui inclut également le développement du fret et estime que « pour gagner quelques minutes entre Bayonne et Hendaye à grand coups de milliards d’Euros, il est hors de question de saigner la Côte Basque. »
Bayonne
A Bayonne, le maire sortant Jean-René Etchegaray (Bayonne, toujours un temps d’avance) se déclare « opposé à toute création de voie nouvelle et favorable à la modernisation des voies existantes » en estimant que les travaux de réaménagement « restent plus que jamais une priorité, et nécessitent une mobilisation de l’Etat et de la Région ». Son opposant Henri Etcheto (Bayonne Ville Ouverte), n’a pas répondu au questionnaire mais affiche des positions en faveur d’une nouvelle voie LGV, comme le rappelle le CADE.
Saint-Pée
A Saint-Pée, les deux opposants sont d’accord. Dominique Idiart (Ensemble Pour Saint-Pée) et Pierre-Marie Nousbaum (Agir pour Saint-Pée), sont tous deux « favorables à la modernisation des voies existantes).
Ascain
Même unanimité à Ascain où Pierre Clausel (Ur ertsi larrun ascain) se dit « contre une nouvelle ligne LGV » et « pour aménager et garder les voies existantes ». Jean-Louis Fournier ( “Denen geroa” ) et Bénédicte Luberriaga (Vivre Ascain, Azkaine Bizi) prônent « la modernisation des voies existantes ». La liste Azkaine Bai porté par Gorka Taberna est de cet avis en préconisant une augmentation de la fréquence des trains en précisant qu’il s’agit d’un « levier important permettant de participer à la limitation des émissions de gaz à effet de serre et donc du changement climatique ».
Urrugne
A Urrugne, la triangulaire qui s’annonce n’est pas discordante sur ce point. Philippe Aramendi (Faisons revivre Urrugne) est résolument opposée « à toute création de nouvelle voie LGV » et souhaite « une modernisation des voies existantes » en précisant que nombre de membres de cette liste « sont impliqués depuis fort longtemps dans la lutte contre ce projet inutile que l’on veut nous imposer » et en souhaitant porter cette question au sein de la Communauté d’agglomération Pays Basque. Sébastien Etchebarne (Urrugne autrement) abonde dans le rejet d’une nouvelle ligne « et encore plus sur Urrugne » pour ne pas « créer une nouvelle cicatrice inutile au regard de la sous utilisation actuelle et récurrente de la ligne actuelle ». Le candidat dénonce en contrepoint que « le service ferroviaire classique voyageurs se dégrade depuis des années sur la ligne St-Jean-de-Luz / Bayonne ». Francis Gavilan (Urrugne pour tous) estime enfin que « la construction d’une Ligne à Grande Vitesse (LGV) Bordeaux-Espagne (…) n’a aucune justification technique, commerciale ni financière et (…) serait un désastre environnemental pour le Pays Basque et pour Urrugne. »
Hendaye
A Hendaye, le maire sortant Kotte Ecenarro (Hendaye avec vous) reste constant en s’affichant « favorable à la modernisation des voies existantes » ainsi que son opposant Pascal Destruhaut (Ensemble réveillons Hendaye).
Position pertinente
Le Cade rappelait dans son questionnaire que le dernier conseil d’orientation des infrastructures « a pris une position enfin pertinente » en indiquant que « l’opportunité de ligne nouvelle Bordeaux-Dax doit être réinterrogée à plus longue échéance » car « il est possible d’obtenir quasiment les mêmes bénéfices qu’une ligne nouvelle à un coût bien moindre ». Le Conseil conclue que « dans les faits, l’infrastructure nouvelle ici ne serait justifiable que par la saturation de la ligne existante, notamment pour répondre aux besoins du fret, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et ne semble pas envisageable avant un horizon lointain. »