Le 29 février dernier, une figure majeure de la politique basque est décédée. Xabier Arzallus dirigea le Parti nationaliste basque durant un quart de siècle et chacun sait que l’organisation fédérale du parti de Sabino, fondateur du nationalisme basque, fait du président de l’Euzkadi Buru Batzar, l’autorité absolue au-dessus de celle du Lehendakari gouvernemental.
Ce poste, unique dans les institutions démocratiques occidentales, relève du vote interne des adhérents organisés par municipalité et par province. Exclusivement consacré à la direction du parti, il ne participe pas aux élections territoriales car le parti dirige l’Etat.
A la sortie du franquisme, le magistère d’Arzallus replacera le PNV à la tête de l’Euskadi autonome des trois provinces pour réussir la reconversion de l’industrie déclinante et polluante, et celle des chantiers navals du passé, pour atteindre le PIB européen.
Il sut faire face à la crise interne animée par l’ancien Lehendakari Carlos Garaikoetxea et son parti sécessionniste EA qui faillit emporter le PNV.
Il joua et abusa de l’alliance privilégiée avec le PSOE, tant en Euskadi qu’à Madrid, pour mieux contenir et réprimer la révolte d’ETA.
Je garde le souvenir de ma rencontre dans son bureau de Sabin Etxea à Bilbao où, contrairement à ce qu’il affirma dès mon arrivée en martelant “Je suis in-dé-pen-dan-tiste!”, il refusa d’entrer en Iparralde dans la liste d’union des abertzale aux régionales de 2004 que je conduisais, investi par l’assemblée générale d’Abertzaleen Batasuna.