Le syndicat ELA, Euskal Langileen Alkartasuna, la confédération syndicale majoritaire en Pays Basque Sud a confirmé le vendredi 27 octobre dernier une victoire hors norme suite à une intense mobilisation de plus de 2 ans incluant 360 journées effectives de grève menée avec 5 000 travailleur-ses, en très grande majorité des femmes, des maisons de retraite privatisées de Biscaye. Alors qu’on entend souvent dire que «les grèves ne servent à rien», cette victoire totale a permis d’obtenir un partage concret du travail et des richesses avec une amélioration des conditions salariales et de travail (semaine de 35h00, prise en charge à 100% du salaire en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle, augmentation des salaires, etc.). La lutte paie. Victoire éclatante d’une lutte emblématique à la fois au niveau syndical et au niveau féministe ayant permis de rétablir la dignité refusée à des milliers de travailleuses exploitées et sous-payées en Biscaye.
Les représentants du syndicat ELA ont signé le vendredi 27 octobre avec les 3 organisations patronales impliquées du secteur un accord historique qui met fin à la grève des maisons de retraite privatisées la plus longue de l’histoire de Biscaye. Cela faisait plus de 2 ans que la mobilisation de 5000 travailleuses durait. Elles avaient durant cette période effectué 360 jours de grève effective faisant face à un décret abusif concernant les services minimums qui avait pour but d’user les grévistes et de rendre invisible ce conflit.
Cette grève menée par des femmes écrit une nouvelle page de l’histoire du mouvement syndical. En effet, plus qu’un conflit de travail, la mobilisation a été une lutte sociale et féministe qui a permis d’avancer dans la récupération de la dignité des travailleuses en charge de l’aide à la personne.
Parmi les remerciements adressés aux nombreux soutiens reçus, une attention particulière a été donnée à l’association Babestuz des familles des résidents des maisons de retraite privatisées de Biscaye avec laquelle les grévistes comptent bien continuer à travailler pour améliorer la qualité des services apportés dans ces maisons de retraite.
L’accord signé contient les principales revendications mises en avant au début du conflit (la semaine de 35h00, le salaire minimum de 1.200,00 €, les améliorations des conditions de travail (en cas d’arrêt maladie ou d’accident de travail), etc.
Cette victoire a à la fois permis l’amélioration des conditions de travail et aussi une amélioration de la vie des usagers des maisons de retraite. Cela a pu être obtenue par l’organisation des travailleuses grévistes qui ont décidé de ne pas se contenter d’être soumises et silencieuses comme leur recommandait la direction et le système en place mais de s’organiser pour atteindre leurs objectifs et ne pas céder au chantage patronal (de la part de la Diputacion, ou des entreprises amies).
Après beaucoup de souffrance, de nuit sans sommeil, et des dizaines de manifestation et mobilisations, les travailleuses concernées ont confirmé que cette victoire est à la fois syndicale, sociale et un grand pas en avant de l’émancipation de la classe travailleuse de ce pays.
Félicitations aux femmes et aux hommes qui ont mené cette lutte contre la puissance prédatrice marchande et mâle;
A quand une société plus symétrisée et non laissée à ce système de caste dominante (type Berlusconi) incapable de redistribution, vorace et destructrice pour l’espèce humaine et son biotope ?