Les alertes à la pollution atmosphérique dans les agglomérations sont des plus en plus fréquentes, les événements climatiques extrêmes touchent de plus en plus de populations. Pourtant, à l’échelle européenne, les camions continuent à être responsables d’un tiers de la pollution de l’air et d’un quart des émissions des CO2 du transport routier, sans parler des coûts liés à l’usure et aux accidents de la route qu’ils provoquent. Le collectif Pays Basque pour la Pollutaxe pose par sa première action une vraie question : trouvons-nous normal de payer, nous contribuables et consommateurs, pour les dégâts des grandes compagnies du transport routier longue distance et de pénaliser les alternatives au tout routier?
Le Collectif Pays Basque pour une pollutaxe a réalisé sa première action ce vendredi 13 décembre à midi et demi à Biarritz. 60 militants ont suspendu une grande banderole “+ de trains ! – de camions ! Pollutaxe maintenant ! ” sur un pont surplombant l’autoroute, juste après le péage de Biarritz. Les manifestants étaient équipés de drapeaux basques et de masques blancs anti-pollution, symbole de leur mouvement. Pendant ce temps, d’autres personnes distribuaient un tract aux automobilistes passant au péage. Le collectif y dénonçait le renoncement du gouvernement aux “recettes de l’écotaxe payées par les entreprises routières au moment même où il va augmenter la TVA des transports publics à 10 % (contre 5,5 % en 2011).” Pour Txetx Etcheverry, porte-parole des manifestants, il s’agit là “d’une double peine pour les secteurs les plus pauvres de la population, qui se déplacent en transports collectifs, et qui devront en outre continuer à payer avec leurs impôts l’entretien des routes abimées par les poids lourds. Le gouvernement recule devant les lobbies routiers et FNSEA mais n’a par contre aucun état d’âme à ponctionner chaque fois d’avantage les citoyens et notamment les plus vulnérables d’entre eux.” Jérôme Teillary, autre représentant des masques blancs et cheminot à Hendaye, rappelait quant à lui que le fret SNCF de la côte basque a perdu 2/3 de ses emplois ces dix dernières années. “La pollutaxe doit faire payer aux camions l’usage de la route comme le train paie aujourd’hui un péage pour le rail, sinon la concurrence est faussée entre ces deux modes de transports de marchandises. Elle servira en outre à financer les alternatives de type rail, fret maritime ou fluvial, créant ainsi des emplois de proximité, non délocalisables. Il faut reconvertir les chauffeurs routiers en cheminots, et non l’inverse comme aujourd’hui !” Les masques blancs ont prévu d’autres interventions, et appellent les autres territoires à rejoindre leur mouvement dans les semaines et les mois à venir. “Nous ne pouvons accepter cette victoire provisoire des lobbies sous peine de compromettre gravement la bataille générale pour l’indispensable transition sociale et écologique” a conclu Victor Pachon au nom des masques blancs.