Sortir du déni

Alors que le dérèglement climatique en cours d’accélération et d’aggravation ne connaît pas de pause, le président Macron en propose une dans la réglementation environnementale européenne !
Et son ministre à la Transition écologique regarde ailleurs… (...)

Le logement d’abord

L'Edito du mensuel Enbata - Lorsqu’en 2018, l’association des Villes et villages où il fait bon vivre en France publiait son premier palmarès, la côte basque était plutôt fiérote de se voir aussi bien lotie. Cinq ans plus tard, ce mois de février, Bayonne, Biarritz, Anglet et Guéthary caracolent en tête de ce même classement et ses habitants en sont bien moins lotis.
En cause, une histoire simple d’offre et de demande qui fait grimper les prix avec l’arrivée massive de nouveaux habitants mais aussi la prolifération de logements à usage de résidence secondaire ou de locations touristiques. L’« esprit village », tant vanté dans cette étude, s’en trouve menacé et il n’y a bien plus que le président du Conseil départemental, Jean-Jacques Lasserre, pour vouloir encore promouvoir l’attractivité du Pays Basque, avec une poignée de jusqu’au-boutistes de la LGV et quelques propriétaires défendant leurs bonnes affaires. (...)

L’architecte d’une politique culturelle exemplaire

La dette que le Pays Basque d’aujourd’hui doit à Jakes Abeberry est sans doute colossale mais beaucoup omettent curieusement d’en souligner le fond de sauce, le liant, ce qui est par essence la cohérence de notre territoire, son identité et sa vigueur. Dans l’âpreté du discours politique, dans l’art de faire joute, de faire stratégie ou de ferrailler, la culture demeure trop souvent ce qui semble oublié.
Pourtant, Jakes a largement contribué à l’émergence de la création basque, accompagnant la mise en place d’outils sur tout le territoire ou érigeant à Biarritz son petit Guggenheim pour transformer l’identité de la ville, en faire un lieu triomphant de culture et de festival, avec son phare rayonnant bien au-delà. (...)

Coup de main à l’euskara

L'Edito du mensuel Enbata - Les enfants sont facétieux. Celles-ci ont 10 et 6 ans et s’amusent dans les rues de Bayonne aux dépends d’un jeune homme qui les a gratifiées d’un « MileZker » un peu fébrile. « M’aita, ça se voit trop qu’il parle pas basque, alors pourquoi il nous dit MileZker » ? Enfants gâtées…
Fut un temps pas si lointain, cette même situation aurait sans doute engendré un regard torve du jeune homme, un rien méprisant pour des jeunes filles qui parlent une langue du passé et sans avenir. Mais en quelques décennies, les choses ont radicalement changé. (...)

Energie fossile

L'Édito du mensuel Enbata - On peut bien critiquer le président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques sous toutes ses coutures politiques, c’est l’une des noblesses du débat d’idées et d’un fair-play qui ne risque pas d’entamer un cuir tanné par un bon demi-siècle de vie publique. Mais il faut aussi savoir saluer l’homme dans sa constance et sa détermination, sa véhémence et même sa témérité. Et reconnaître que Jean-Jacques Lasserre force l’admiration. A l’âge où n’importe quel conducteur de LGV aurait déjà fait valoir ses droits à une retraite bien méritée depuis plusieurs décennies, le Bidachot fait encore vrombir son moteur au mépris des virages dangereux et des dures lois de la réalité.
Pas plus tard que ce mercredi 28 septembre, notre ancien sénateur semblait vaguer sereinement sur le sentier tout tracé d’un entretien au journal Sud-Ouest, éludant les questions sur les difficultés d’accès au logement dans son département par des formules décontractées et confortables, sur coussins d’huile. (...)

Le sens de l’histoire

L'Édito du mensuel Enbata - Le journaliste et l’historien se claquent souvent la main sous la conjugaison d’apparat qui devrait pourtant les tenir à distance. L’un parle au présent, l’autre au passé, mais ils s’accordent dans leur préoccupation de vérité. On sait pourtant à quel point cette quête est vaine, ou pour le dire comme Rousseau, elle n’est “qu’un art de conjecturer, l’art de choisir entre plusieurs mensonges celui qui ressemble le mieux à la vérité”. On pourrait ajouter que dans une louable éthique de transmission, les deux rapporteurs ont en souci commun de frapper l’imagination et une franche propension à préférer les ruptures et les catastrophes qu’à dépeindre les mondes vertueux auxquels pourtant l’humanité devrait aspirer.
Mais ce sont les noeuds de l’histoire qui forment les peuples et leurs intérêts, pour ne pas dire leurs préjugés, et leur façon de prémâcher l’histoire ou l’actualité. Les affrontements au présent dessinent les sillons sinueux de l’histoire dont ne subsiste bien souvent que la trace profonde du vainqueur. (...)

Futur simple

L'Édito du mensuel Enbata - Les élections législatives annoncent un deuxième carambolage, cette fois entre une vision centralisée et jacobine et les aspirations des territoires. Imposés de manière verticale depuis Paris, les candidats de l’alliance de gauche Nupes espèrent rejouer les présidentielles et leur état-major, qui lorgne Matignon, déplace à la règle de bien mal nommés insoumis sur la carte de France, se taillant au passage la part du lion et générant des frustrations ou des humiliations jusque dans leurs rangs.
Mais à l’heure où les crises alimentaires, écologiques, sociales ou économiques ne peuvent espérer de salut qu’à la plus petite échelle, —celle de la commune ou d’un territoire cohérent— cette vision s’annonce désastreuse... Prétendre rassembler les forces de gauche au Pays Basque sans même maîtriser le b.a.-ba de la défense de l’euskara ou de la collectivité territoriale est bien pire que de mélanger son passé simple. C’est compromettre son futur immédiat. (...)