Un été brûlant, une rentrée bouillante

L'Edito du mensuel Enbata - Août 2025 a battu de nouveaux records de chaleur. La crise climatique n’est pas seulement une affaire de degrés en plus : elle met à nu les fractures d’une société. Et si rien ne change, elle les aggravera encore. Ceux qui ont les moyens d’aménager leur logement, de se déplacer ou de s’équiper survivront mieux que ceux qui subissent déjà le quotidien. L’injustice climatique est désormais sous nos yeux, ici même, en Iparralde.
Derrière la “transition écologique”, il ne s’agit pas seulement de panneaux solaires ou de voitures électriques. Il s’agit de garantir à chacun un logement digne, une alimentation saine, une mobilité accessible, des lieux de travail supportables. Contrairement à ce que les tenants du statu quo voudraient nous faire croire, l’écologie n’est pas punitive ; l’inaction en la matière, par contre, l’est réellement. La seule voie pour réduire les inégalités et protéger les plus fragiles est de remettre la question écologique au cœur de l’ensemble des politiques publiques. (...)

Faire système

L’action politique commence dès lors que l’on entend agir pour transformer la société. Partis, organisations syndicales, collectifs, associations, coopératives, … contribuent à la dynamique.
La complémentarité de ces engagements est une clé essentielle de réussite. (...)

Le retour du silence

L'Edito du mensuel Enbata - Cinq ans. Cinq ans déjà que tout s’était arrêté. Que les rues s'étaient vidées, que les balcons résonnaient d’applaudissements pour les soignant·es, que le mot “essentiel” tentait de retrouver un sens. Le monde retenait son souffle et se demandait, peut-être pour la première fois à cette échelle : que voulons-nous vraiment ? Et pour qui ? Cinq ans plus tard, le souvenir s’estompe. (...) Ce qui revient, en revanche, c’est le silence. Le silence du renoncement. Le silence entretenu pour ne pas avoir à changer. Le silence de l’oubli volontaire, de l’ignorance. Et dans bien des sphères, ce silence est une stratégie. (...)
Les conservateurs et l’extrême droite aiment à répéter que “c’était mieux avant”. Leur nostalgie n’est jamais innocente : elle sélectionne, efface, fantasme. Mais il existe une autre manière de regarder en arrière : non pour fuir le présent, mais pour nourrir l’avenir. Quand Fermin Muguruza devient ambassadeur du Pays Basque à Paris en remplissant La Cigale pour un concert hommage à Federico Aranburu — qui nous rappelle qu’en France aussi, l’extrême droite tue —, ce ne sont pas là les signes d’une nostalgie de renfermement, de repli sur soi, de crainte de l’étranger… Au contraire, ces souvenirs encore vivants nous rappellent ce que la musique, les luttes collectives, les utopies peuvent faire naître pour se relever, tenir, et refuser la résignation. (...)

Rien n’est jamais acquis

Des Etats-Unis à la Pologne ou à la Hongrie, l’extrême droite s’installe au pouvoir. Ses offensives pour saper les libertés fondamentales et les acquis sociaux et démocratiques ne nous laissent pas d’autre choix que de nous battre pour défendre et protéger ces droits conquis, et pour que la loi du plus fort ne l’emporte pas.
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Quitter ou rester ?

Enbata a décidé de quitter X, plateforme devenue un terrain de propagation de haine et de désinformation.
Si ce choix envoie un message fort contre ces dérives, il soulève aussi une question stratégique — est-ce une victoire pour les idées progressistes ou un risque de marginalisation ? — et nous oblige à investir de nouveaux espaces. (...)

La nécessité d’une réponse unitaire et de proximité

L'Edito du mensuel Enbata - La réélection de Donald Trump aux États-Unis n'est pas seulement un choc outre-Atlantique. Elle est le symptôme d’un malaise plus large, qui traverse nos sociétés et alimente une montée des extrêmes partout dans le monde. Cette vague populiste et réactionnaire se nourrit d’inquiétudes bien réelles, de préoccupations du quotidien, et il serait trop simpliste, voire contreproductif, de réduire ses électrices et électeurs à des individus moralement disqualifiés. Plutôt que de juger ces choix, l’élection américaine nous démontre qu’il convient de construire une proposition politique claire qui offre des solutions aux problèmes concrets des habitants.
Reconnecter l’action politique aux attentes de celles et ceux qui subissent les attaques d’un système qui abandonne de plus en plus de personnes en route, c’est le défi qui se présente à la gauche dans son ensemble. (...)