●●● que Jakes nous ait quittés doucement, un 29 novembre, avec 2387 numéros d’Enbata au compteur et au moment même où le 2388 s’imprimait. À la fois cheville ouvrière et directeur de publication, âme du journal et co-fondateur, il était parvenu, à 92 ans, à inverser les rôles et à se nourrir de notre rédaction après nous avoir tant donné. La voix un peu plus faible lorsqu’il venait aux nouvelles, il finissait par se regonfler en plongeant dans l’information, l’analyse, la politique, avec une envie intacte de ferrailler et de convaincre. « Je ne gueule pas, c’est ma façon de parler ! » tonitruait-il alors.
60 ans de combat éditorial et une présence indéfectible, récompensée par la promesse de nouvelles moissons et d’un journal qui continuera sa route. Militant inépuisable, bâtisseur forcené d’un Pays Basque qui, hier, s’écroulait, politicien de haut vol, homme de culture et martyr obstiné de l’idée d’un peuple souverain, Jakes a érigé une œuvre essentielle bien au-delà de notre rédaction.
C’est ce chemin rectiligne, cet élan puissant qu’Enbata propose aujourd’hui de parcourir avec une vingtaine de témoignages, comme autant de jalons qui corroborent cet édito fondateur de Jakes qui en définissait les contours.
Un hommage qui ne peut se défendre d’un aveu de gratitude, une clameur, ou une gueulante selon la façon de parler.
Milesker Jakes. Beti arte.