Sur les écrans, un film sur la torture en Pays Basque

Karpeta

« Karpeta urdinak », documentaire d’une heure et quart réalisé par le cinéaste Ander Iriarte, porte sur les conséquences psychologiques et physiques de la torture, la plupart du temps invisibles et à long terme. Ce film aurait été impossible à produire sans l’immense travail de recherche du médecin légiste Paco Etxeberria, numéro 2 de l’Institut basque de criminologie (Université du Pays Basque EHU-UPV). La grande enquête universitaire dénombre pour l’instant 5.379 Basques victimes de sévices. Les recherches se poursuivent et le chiffre augmente au fil des mois.

Vous pourrez aller voir le film Karpeta urdinak en février et mars sur plusieurs écrans d’Iparralde. Voici la programmation prévue:

  • A Urrugne, le 15 février au cinéma Itsas Mendi, à 20h.
  • A Guéthary, le 16 février au Getari Enea, à 20h30.
  • A Baiona, du 17 au 28 février à l’Atalante (voir le site internet).
  • A Kanbo, le 27 février à l’Aiglon, à 20h30.
  • A Hazparne, le 28 février à Haritz Barne, à 20h30.
  • A Donibane Garazi, le 2 mars au Vauban, à 20h30.
  • A Hendaia, le 17 mars aux Variétés, à 20h30.
  • A Maule, le 21 mars au cinéma Maule Baitha, à 20h30.
  • A Donapaule, le 22 mars au Saint-Louis, à 20h30.

Pour en savoir davantage sur ce film, vous pouvez lire sur le site d’Enbata les interviews du réalisateur Ander Iriarte en compagnie de Paco Echeverria, auteur d’un rapport officiel sur la torture en Hegoalde de 1960 à 1914  ainsi que l’article “Omerta sur la torture en Pays Basque“.

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Le parlement foral présente un rapport sur la pratique de la torture en Navarre de 1979 à aujourd’hui

Réalisé par l’Institut basque de criminologie de l’Université du Pays Basque, ce rapport a été officiellement présenté le 7 février au parlement d’Iruñea. Il couvre une période allant de la « Transition démocratique » à aujourd’hui et révèle 825 dossiers dont un certain nombre sont en cours d’examen par l’Institut.

De 1960 à 2015, nous en sommes pour l’instant à 1068 cas, un chiffre appelé à augmenter. Dans ce type d’affaire, la Cour européenne des droits de l’homme n’a statué que cinq fois pour condamner l’État espagnol qui refusait d’enquêter.

La Policia nacional et la Guardia civil sont pour l’essentiel les auteurs des sévices, respectivement à hauteur de 49,8 % et 45,1 % des cas. Les moyens mis en œuvre par les tortionnaires sont les suivants : avalanche de coups, privation de sommeil, station debout permanente, flexions de type « pompes », interdiction d’accès aux WC, mise à nu complète, humiliations sexuelles et coups sur le sexe, simulacres d’exécution, le tout assorti de menaces de tous ordres, etc.

Dans ses conclusions, le rapport parle d’abus à grande échelle, perpétrés dans un contexte particulier, celui de la lutte anti-terroriste et jusqu’à une date très récente. Il s’agit d’une violence niée, dépourvue d’enquêtes à son sujet et donc non sanctionnée. L’objectif du rapport est de faire connaître et de comprendre la dimension réelle du phénomène dans un contexte de violences aux motivations politiques. Rappelons que ce document est le fruit d’une longue bataille. En janvier 2019, suite à un recours de l’État central, le tribunal supérieur de justice de Navarre annula une subvention de 30.000 euros que le gouvernement foral avait accordé à l’Institut basque de criminologie chargé d’enquêter dans la province.

Après ces révélations, la coalition de droite espagnoliste Navarra Suma représentée par le parlementaire Iñaki Iriarte, a qualifié les policiers « d’anges gardiens face à ceux qui voulaient exterminer l’UPN, le PP et le PSOE » et a exigé que les enquêtes « soient réalisées avec toute la rigueur » possible.

Début janvier, le gouvernement foral de Navarre dirigé par la socialiste Maria Chivite a ouvert pour les citoyens victimes de violences de la part de l’État ou de groupes ultra, une procédure officielle permettant leur reconnaissance en tant que victimes pour raisons politiques. Le département navarrais des relations avec les citoyens permet de présenter ce type de demande. Après enquête et vérification par une commission ad hoc, les victimes reconnues par les institutions pourront bénéficier d’une indemnité et d’un soutien psychologique pris en charge par les autorités. Un barème est prévu en cas de grande invalidité, d’incapacité partielle, totale, etc. Ces mesures sont calquées sur celles depuis longtemps en vigueur concernant les victimes d’ETA.
Ces nouveaux droits définis dans un décret, prennent appui sur la loi du parlement foral de 2019 qui reconnaît les victimes d’actes ayant des causes politiques et provoqués par des fonctionnaires publics ou des groupes d’extrême droite. Les faits peuvent couvrir la période allant de 1950 à aujourd’hui. Un recours auprès du Tribunal constitutionnel présenté avec succès en 2015 par le PP contre une loi similaire, avait obligé le gouvernement navarrais à élaborer un nouveau texte revu à la baisse. Désormais, il est interdit à la commission qui reçoit et vérifie les déclarations des victimes, de rechercher les responsabilités politiques et d’engager des poursuites pénales à l’encontre des auteurs de ces violences.

Tableau du peintre américain Cy Twombly, extrait de la série Commode, nom d’un empereur romain sanguinaire (Guggenheim Bilbo).
Tableau du peintre américain Cy Twombly, extrait de la série Commode, nom d’un empereur romain sanguinaire (Guggenheim Bilbo).
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