C’est la charge de cavalerie contre le basque. Le Président de la République, le ministre de l’Education Nationale, la ministre de la Cohésion des Territoires, chacun y va de sa petite phrase assassine : “sur la plan pédagogique, il y a une véritable question sur l’immersion”. “L’enseignement immersif à l’école publique est anticonstitutionnel”. “Il y a beaucoup à discuter sur le plan pédagogique et je redoute que les enfants ne parlent que la langue régionale”. Voilà quelques unes des perles que nous avons entendues ces dernières semaines. On se demande sur quoi ils basent leurs sentences.
Il s’agit tout simplement de fake news inadmissibles chez des ministres qui disposent sur place de tout un réseau de renseignement, à commencer par ces anciens de l’ENA à leurs ordres et de deux députés LREM.
Il s’agit tout simplement
de fake news inadmissibles
chez des ministres qui disposent sur place
de tout un réseau de renseignement,
à commencer par ces anciens de l’ENA
à leurs ordres et de deux députés LREM.
Ou bien ceux-ci ne les informent pas ou bien ils sont eux-mêmes de mauvaise foi. S’il en est ainsi, qu’ils excluent de leur parti ces députés. Qu’ils mutent des énarques inutiles dans quelque obscur bureau parisien. Regardons ce qu’est la réalité. Le problème est donc de savoir si les élèves des ikastola maîtrisent ou non le français. Il existe un étalon officiel : le bac. Quels sont les résultats des ikastola ? Ces jeunes apprennent leur philo en basque et passent leur examen en français. Ils partent avec un handicap. Que constatons-nous ? Ces onze dernières années, (onze ans, ce n’est donc pas un incident de parcours!) ils ont un taux de réussite supérieur à la moyenne départementale ainsi qu’à la moyenne nationale. Ce sont les chiffres officiels du ministère de l’Education Nationale. Le lycée Bernat Etxepare est constamment au dessus de la moyenne départementale et nationale. En 2015, il a même été classé 27e sur les 2300 lycées de France, devançant les lycées de Neuilly ou du XVIe ! Les ministères ont donc tous les éléments objectifs pour juger sur pièce : le tableau joint démontre que les élèves des ikastola maîtrisent la langue de Molière, mieux que ceux qui fréquentent les écoles immersives en français.
Vous devriez décorer de la médaille de l’Education Nationale, tous ces brillants enseignants. Et vous faites preuve d’une attitude négative, partisane, méprisante. Cela a un nom : le racisme. C’est le même mépris, le même racisme dont sont aussi victimes nègres, juifs ou homos. Il doit être condamné au même tire que l’antisémitisme ou l’homophobie. D’autant plus qu’il ne se manifeste pas uniquement à l’Education Nationale. Bernadette Pecassou, journaliste de télévision confiait l’été dernier à Sud Ouest, qu’elle a été trois fois écartée de l’antenne à cause de son accent basque ! “Il va falloir enlever cet accent. Prendre des cours d’orthophonie” lui a-t-on glissé à l’oreille. L’accent basque est vu comme une maladie qu’il faut soigner chez un spécialiste !!!! Un autre journaliste Basque m’a confié qu’à l’école de journalisme, son formateur était désespéré parce qu’il n’arrivait pas à “corriger” son accent. Vous en connaissez combien avec accent méditerranéen ou africain, parmi les grands journalistes parisiens ? Fais gaffe Jean-Michel Apathie ! Tu es en sursis ! Il te faudra aussi aller chez un orthophoniste si tu ne perds pas cet accent Xiberotar éxécrable. Quand à Brassens, il a la chance d’être mort. Aujourd’hui il serait exclu des micros. Il est arrivé en Corse qu’un chef d’entreprise se voit refuser son offre d’emploi par l’ANPE : il demandait quelqu’un parlant le Corse !!!. S’il avait demandé un anglophone ou un Russophone, il n’aurait eu aucun problème ! Mais avoir besoin d’un salarié parlant Corse !!!
Pour ma part, je n’ai pas encore oublié ce prof de français d’un collège me disant : “Pour quelqu’un qui parle basque, qu’est-ce que vous écrivez bien le français !” C’était un compliment bien sûr. Comme si l’on avait dit à un Sénéglais : “pour un noir, qu’est-ce que vous êtes intelligent !” Les grands, les purs, les bons, les sains, ce sont eux. Ils nous regardent avec le même sentiment de supériorité que les blancs du dix neuvième le faisaient pour les nègres qu’ils n’ont jugés bons pendant si longtemps qu’à faire des esclaves… ou des tirailleurs dits Sénégalais. Quand les basques se sont fait massacrer par milliers auprès des tirailleurs, à Verdun ou au Chemin des Dames où le mémorial des Sénégalais voisine le monument des Basques, une grande partie ne comprenait pas le français, parce que l’école de la République n’autorisait qu’une “immersion en français” absolument inefficace, elle. Avec notre immersion à nous, on parle français mieux que n’importe quel Francilien, le tableau ci-joint le démontre. Alors, ne serait-ce que par respect pour leur sang qui a abreuvé vos sillons, un peu de retenue, madame et messieurs les ministres, ne nous obligez pas à vous intenter un procès pour propos racistes !