Cela a été commenté, le score réalisé par EHBai montre encore une fois une avancée significative de 3600 nouvelles voix par rapport aux législatives précédentes de 2017. Cette progression est notable. J’ai encore voté pour EHBai. Je ne le regrette pas. Mais je souhaite préciser quelques points, au risque de me faire mal comprendre. J’ai par ailleurs contacté un candidat pour discuter de vive voix et pour tenter de faire passer quelques messages. Peut être aussi que mon point de vue pourra évoluer.
Critique d’extrême gauche
Si la majorité des axes lus sur le dépliant commun aux trois circonscriptions —souveraineté pour le Pays Basque, statut de résident pour assurer le droit au logement, projet durable défendant l’environnement, engagement dans la résolution du conflit, euskara et diversité culturelle— me semblent importants et nécessaires, même si les voies et les étapes sont à définir (mais ce n’est plus l’objet d’un dépliant), le dernier axe présenté comme une “véritable alternative face aux mesures capitalistes et néolibérales du gouvernement” me semble excessif.
Je souhaiterai rappeler que la redistribution dans l’Hexagone reste à un niveau important par rapport aux autres pays d’Europe, comme les caractéristiques de protection sociale —Smic, niveau de retraite, gratuité soin et école, défense du locataire, droit du travail, recharge du droit au chômage, etc.
Cette situation, qui n’est critiquable qu’à la marge (il serait long de développer) place l’Hexagone dans une position variant entre le centre droit et le centre gauche.
Par contre, sur la mandature passée, les riches sont devenus plus riches. Une correction est nécessaire surtout quand on a conscience de l’augmentation de la pauvreté qui touche aussi certains salariés. Il semblerait utile de créer des niveaux supérieurs d’imposition ainsi que de revenir à l’imposition sur la richesse.
La différenciation de l’impôt sur les sociétés, entre les très grosses, les moyennes et les petites, me semble aussi utile à la diversification de l’initiative économique.
Quid de la création de richesse
Si dans les années 70/80, les abertzale étaient très tournés sur la création d’entreprise (la création de Denek avait été un véritable combat politique) avec un vrai leitmotiv sur le “créons ici nous même des emplois”, l’actualité abertzale n’est plus celle-là.
Le contraste est frappant. Le taux de chômage est faible, l’écoute de Gure Irratia sur les offres d’emploi non pourvues est significative. Les abertzale comme EHBai ne sont pas dans un registre de création d’emploi ni de richesse.
Le terme de capital est tabou ; pourtant, sans mise en place de fonds, il n’y a pas de création d’emploi. Même la création de sociétés exemplaires comme la SCIC Sugarai, dont l’assemblée générale récente est un formidable boost d’enthousiasme et d’optimisme n’a été possible que par le concours de fonds.
Cette nécessité de capital avait été traduite il y a 40 ans par la création d’Herrikoa, relativement révolutionnaire dans sa conception. Si les abertzale ne s’emparent pas de leur destin économique, comment pourraient-ils prétendre à plus d’autonomie ?
Cette absence, ou cette méfiance sur l’économie est aussi traduite dans le casting des candidats.
S’il y a quelques années, sur la zone Mauléon, un entrepreneur était dans la liste des candidats, cette année, mis à part le candidat agriculteur (qui est confronté au marché), il n’y a pas de tel profil.
Ce recul dans le positionnement d’EHBai me semble préjudiciable à la cohérence par rapport aux électeurs d’Iparralde, sauf à penser que ce positionnement d’extrême gauche peut convaincre une majorité, avec ces points développés dans la cinquième circonscription: augmentation immédiate du Smic à 1700€ net (soit plus de 30% d’augmentation). Passage à 32h sans réduction de salaire (soit une perte de productivité de 10%). Ces deux préconisations mettraient à mal l’équilibre d’une partie des 30.000 entreprises d’ici, d’autant plus qu’elle serait combinée avec un renchérissement notable des achats et des énergies et le passage à quatre jours de travail entraînerait aussi une perte de chiffre d’affaires ou un coût supplémentaire en organisation.
Bâtir le programme ensemble
Peut-on, pour la prochaine fois, discuter auparavant avec quelques chefs d’entreprise engagés dans la construction économique et sociale d’Iparralde ?
Cela me semblerait utile pour éviter des malentendus et des a priori. Nous devons avoir, de mon point de vue, une stratégie plus rassembleuse. Certains responsables d’entreprise, par exemple ceux qui ont signé la première charte RSE territoriale, seraient, il me semble, prêts à discuter et construire. C’est du moins, l’état d’esprit dans lequel je me trouve, dans ce billet que j’espère partager avec les bonnes volontés.
nik ere EHBai bozkatu dut .NUPES EZ – EZ
zure iritziarekilan ados naiz Pantxo .
À l’échelle de l’hexagone le nombre de personnes vivant dans la pauvreté est croissant, en témoigne l’impossibilité des restos du coeur et banques alimentaire de répondre à la demande. Le durcissement des règles d’indemnisation chômage, le non-ajustement des minimas sociaux sur l’inflation, les rabotages successifs des aides au logement, tout cela relève de logiques qu’on peut assurément qualifier de néolibérales, et qu’on peut trouver publiquement écrites noir sur blanc dans les “Grandes Orientations de Politique Economique” de l’UE. Ajoutez-y le renchérissement du coût du logement, conséquence de la spéculation immobilière, la précarisation ne peut que mécaniquement augmenter.
En revanche, gare à la confusion issu de l’usage des termes capitalisme et capitaux. Le capitalisme relève d’une logique d’accumulation, qui si elle n’a pas de garde-fous sérieux comme ceux des pays d’Europe du Nord, accroît dangereusement les inégalités.
Apporter des capitaux pour lancer des projets, ca peut se faire dans d’autres logiques que celle de l’intérêt individuel sans garde-fous.
Comme pas mal de lecteurs d’Enbata, j’ai modestement apporté des capitaux à Lurzaindia et à Herrikoa, dans le but de soutenir une agriculture à échelle humaine et une économie locale robuste. Ce ne sont que deux petits exemples parmi de nombreux autres.
SI je peux avancer une idée iconoclaste (qui casse les images qu’on se fait habituellement), Euskal Herria est la terre du capitalisme collectif. Chaque entrepreneur gère son entreprise comme bon lui semble, mais son action s’inscrit dans une démarche collective, conçue au niveau du Pays Basque. On peut citer les différents clusters : Uztartu (agro-alimentaire), numérique (Pays Basque Digital), glisse, tourisme, etc.
Ados nago, politiko arloan desmartxa horiek baliatu behar dira. Ez badute, abertzaleek egiten, besteek eginen dute, bereziki tokiko zentro-eskuin mugimenduek (les mouvements localistes).
L analyse de Pantxoa est pertinente et intéressante mais soyons lucides nous sommes rentrés dans une autre phase que celle que nous connaissions dans les années 70 . Hegoalde ne fait plus rêver ,que ce soit sur la cote ou a l intérieur le foncier devient un enjeu essentiel , la croissance démographique en provenance d autres régions est importante , les jeunes ne partent plus chercher du boulot ailleurs comme nous l avons fait , Nous avons basculé dans un autre type de société et les héritiers comme disait Bourdieu ont vendu leur patrimoine .
Résultat : une société de plus en plus semblable à celle de toutes les métropoles .
Si on y ajoute les problématiques liées au réchauffement climatique et l abstention massive aux élections couplée avec la croissance du vote RN difficile de se dire que tout va bien .
He oui le capital n est pas un gros mot , quelque soit l entreprise sa présence est nécessaire comme celle du travail et de la volonté encore faut il adhésion et çà c est une autre affaire.