Jean-Daniel ELICHIRY, Directeur général d’Atherbea
Dans un monde en profonde mutation, une société française désemparée questionne les idéaux républicains (Liberté – Egalité – Fraternité). C’est ainsi que se dessine, à bas bruit, un climat d’insécurité sociale ressentie par le nombre croissant de nos concitoyens, soucieux de leur propre devenir mais aussi de celui de leurs enfants.
Des habitants de pays lointains chassés par la guerre, les conflits ethniques, les aléas climatiques, la famine, la misère, frappent à nos portes.
Nous les qualifions de migrants ou étrangers ou sans-papiers, clandestins, demandeurs d’asile, exilés, réfugiés, déboutés…
Ils nous sont inconnus.
Or l’inconnu est soit attrayant, soit inquiétant. Quand l’inquiétude est là, elle engendre la peur qui, elle-même, provoque le rejet.
«L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. » (Averroès)
Cette situation suscite des réflexes de replis défensifs individuels, familiaux ou communautaires où le réseau de proximité affectif, territorial, identitaire ou d’appartenance sociale tente de faire rempart à l’inattendu.
Dans le même temps, la stigmatisation des sans (-papiers, -abri, -emploi, -santé) se déploie et suscite, par la confrontation entre groupes sociaux, la reviviscence d’un ostracisme teinté de xénophobie. C’est ainsi que certains de nos concitoyens (sans-abri notamment) se trouvent rejoints par les étrangers sans papiers dans la mise au ban de nos cités.
Nous ne pouvons poursuivre ainsi, à moins de générer des relations entre humains telles qu’illustrés par ce proverbe afghan :
« Moi contre mon frère
Moi et mon frère contre mon cousin
Moi, mon frère et mon cousin contre l’étranger ».
Ouvrir sa porte à l’autre n’est pas un problème de serrurerie mais d’ouverture d’esprit « préparé ». Ce qui engage chacun d’entre nous à se « préparer » à la rencontre avec l’autre, inconnu.
« A force de tout voir l’on finit par tout supporter… A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer l’on finit par tout accepter… A force de tout accepter l’on finit par tout approuver ! » (Saint Augustin)
Le Collectif Solidarité Migrants ETORKINEKIN, les associations BIZI! et ATHERBEA ont souhaité ouvrir un Forum, espace de présentation de la situation en matière d’immigration, de débats, de confrontations d’exposés d’expériences au moment où le projet de loi très controversé « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » est débattu au Parlement.
Or la question de l’immigration ne peut être circonscrite à nos frontières nationales mais doit être traitée au niveau de l’Europe toute entière.
Ce Forum aura lieu à la Cité des Arts à Bayonne (l’ancienne Fac, à côté du Conservatoire).
Il s’adressera le vendredi 20 avril après-midi aux praticiens (travailleurs sociaux, agents hospitaliers, bénévoles associatifs) ainsi qu’aux étudiants (en Droit, en Travail Social, en Soins Infirmiers) susceptibles de rencontrer, dans leur exercice actuel ou futur, des personnes immigrés, migrantes, sans-papiers, réfugiés… Il s’agira de compléter leur information sur les questions suscitées par le contexte actuel.
Et le samedi 21 avril sera une journée destinée au grand public permettant de favoriser l’échange de réflexions, de témoignages et propositions afin de consolider le Pays Basque comme terre d’accueil digne de son histoire et de ses valeurs.
« On aura beau installer des barbelés et des gardes aux frontières, on n’empêchera pas les gens de passer.
La pression de la vie l’emporte toujours. » (Abbé Pierre)
Vous trouverez, ci-dessous, l’affiche ainsi que le programme détaillé de ces 3 demi-journées.
Espérant vous compter parmi nous à cette occasion afin de nous enrichir de nos réflexions mutuelles, nous vous transmettons, au nom de l’ensemble des organisateurs et intervenants, nos très sincères salutations.
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