C’est fou ce qu’on s’amuse bien au Moyen- Orient ! La chasse est ouverte toute l’année sans interruption ! Un vrai ball-trap où les humains ont remplacé les “pigeons”. L’État d’Israël envoie ses soldats passer du bon temps en décanillant près de 60 palestiniens désarmés dont huit enfants et en esquintant 2.400 de plus. Une broutille quand on pense qu’entre 2000 et 2014, le conflit israélo-palestinien a tué 7.100 palestiniens contre 1.100 israéliens(1). Autrement dit, pour 15 personnes tuées, 13 sont palestiniennes et 2 israéliennes : cherchez l’erreur ! Amnesty international a évoqué des crimes de guerre pendant que les États-Unis ont apporté, sans rire, leur soutien à l’État Hébreu qui “a fait preuve de retenue”, alors même qu’ils sont coresponsables de ce massacre en ayant transféré l’ambassade américaine à Jérusalem. Hé bé, s’il s’était lâché, qu’est ce que cela aurait donné ?
Bienvenu.e.s en Europie !
Pour autant, le monde occidental européen, presque aussi salopard que le gouvernement israélien, essaye de se retrancher derrière des barbelés de pacotille. L’heure est au Vade retro satanas à l’adresse des réfugié.e.s fuyant la famine, la guerre, les rites de sacrifices humains ou les viols organisés. S’il n’y avait qu’une seule information à retenir de l’excellent forum sur l’immigration tenu récemment à Bayonne, c’est la 16ème place de la France au niveau européen dans l’accueil pérenne de réfugiés sollicitant l’asile. C’est à nous citoyen.e.s de compenser les carences et le repli sur soi de l’état français en nous engageant clairement dans cet accueil et en organisant, nous-mêmes, tout un dispositif solidaire de prise en charge globale de ces migrants. Pendant ce temps-là, la presse du monde entier se pâme devant un mariage princier où près de trois milliards d’humains auraient suivi ces fastes en direct à la télé, dont 7,5 millions en France. Chercher l’erreur !
Bienvenu.e.s en Franquie !
Alors que le délinquant financier Cahuzac échappe à la prison par une peine globale toute timorée(2) vis-à-vis des faits de fraude fiscale et blanchiment, quatre militants syndicalistes d’Air France, dont un avait été relaxé en première instance, ont été condamnés en appel le 23 mai pour violences (deux chemises déchirées) à des peines de trois à quatre mois de prison avec sursis. Çà fait cher la chemise ! Les cheminots, eux, cheminent dans une grève perlée face au mur intransigeant de ce gouvernement vraiment bien installé à droite. Et c’est assurément au pied de ce mur qu’on voit le Macron !
Bienvenu.e.s en Basquie !
Au moment où la mairie de Biarritz interdit aux militant.e.s de Médecins sans frontières de faire du démarchage sur la voie publique, son équipe est en passe de perdre son duel mortifère séculaire face à son premier voisin et ennemi préféré. L’enjeu est une possible rétrogradation de l’équipe vers la 3ème division amateur. Les chances de voir émerger, de façon construite, anticipée et partagée, un seul club professionnel en Pays Basque paraissent de plus en plus minimes. Bon, cette dualité incongrue de deux villes distantes de cinq kilomètres peut aussi se retrouver au sein de bonnes familles. Prenez par exemple, les Sainte-Marie à Landibarre. Le cadet, porte-parole d’ELB, tient le discours officiel du syndicat agricole basque que les ours n’ont pas le droit de cité dans les Pyrénées, en haute montagne. L’aîné, paysan lui aussi et conseiller régional milite, lui, avec des bergers de la confédération paysanne du Béarn pour l’implantation des deux ours prévue par Nicolas Hulot. Y’a pas à dire, comme les Sainte-Marie, les ours se suivent mais ne se ressemblent pas !
ETA contre ETATS
Et puis il y a le feuilleton ETA qui est un peu comme les adieux au music-hall de Charles Aznavour : il n’en finit pas d’arrêter ! Il faut dire que si ETA a rendu les armes, et s’est officiellement dissous, les états français et espagnols, eux, ne désarment pas. A chaque avancée du groupe clandestin, les réponses des camps en face ont toujours été des fuites en avant vers du jusqu-au-boutisme. Au départ, il fallait une trêve pour envisager une discussion, puis il a été question d’arrêt définitif. Finalement, l’organisation devait rendre les armes. Ensuite, il fallait demander “pardon”. Mais comme cela ne suffisait pas, il devait y avoir une dissolution. Et après cela, on ne pouvait rien aborder car un certain nombre de faits n’étaient pas élucidés. Au final, ETA, pour n’avoir pas su initier au moment opportun de vraies négociations politiques, s’éteint sans avoir pu faire évoluer son statut d’autonomie. Pis, le sort de ses prisonniers est préoccupant : hormis de timides avancées de l’État français, ils subissent toujours des conditions d’incarcération indignes en ne bénéficiant même pas des dispositions de droit commun.
Dans le concert des nations
Dans chacun de ces trois grands camps, deux stratégies antinomiques ont toujours cohabité depuis les années 80. Celle qui souhaitait la discussion pour la recherche d’une sortie politique et celle qui voulait que la confrontation se poursuive. Comme on le sait, c’est cette dernière option qui l’emporta. Avec une dérive militariste et stratégique reconnue par nombre d’observateurs en organisant, notamment, des actions visant des journalistes ou des politiques. Et en s’en prenant, à maintes reprises au PNV, annihilant un peu plus toute opportunité d’initier un grand mouvement abertzale face au pouvoir central espagnol sur la question de l’autodetermination. Du coup, ETA est devenu, au fil du temps, un allié objectif du pouvoir en place à Madrid, lequel, aujourd’hui encore, développe une stratégie qui vise, à minima l’humiliation, au mieux la reprise de la lutte armée. Il est encore heureux que ce dernier piège tendu n’ait pas trouvé preneurs. Reste que la fin d’un conflit armé n’est pas la fin du conflit politique. Avec cette question prégnante : le Pays Basque pourra-t-il, un jour, vivre en sérénité en tant que nation reconnue ?
(1) Depuis 1948, l’estimation du nombre de morts total d ans le conflit israélo-palestinien s’élèverait à 100.000 !
(2) Quatre ans de prison dont deux avec sursis, amende de 300.000 euros pour 2,5 millions détournés, et cinq ans d’inéligibilité.
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