La période de confinement à laquelle nous avons été soumis récemment a agi comme un accélérateur de prise de conscience… Nous avons à cette occasion pu mesurer à quel point nous étions vulnérables et la fragilité du système dans lequel nous vivions !
La révélation fut pour beaucoup brutale, car malgré de multiples alertes, la tendance au déni était majoritairement de mise ! En quelques jours seulement, plus d’un milliard d’habitant.es de la planète se retrouvent confinés et l’économie de très nombreux pays à l’arrêt ! Situation surréaliste, inédite, anxiogène et paradoxalement nous sommes pour la première dans la plus totale égalité : personne ne sait ce qu’il convient exactement de faire pour lutter contre le minuscule et redoutable adversaire !
Mais notre principal ennemi, n’est-ce-pas nous même ? Car nous sommes les premières victimes du système que nous avons élaboré. Chaînes d’approvisionnement mondialisées, perte d’autonomie en matière alimentaire mais aussi pour tous les biens de première nécessité nous découvrons douloureusement les conséquences de nos dépendances.
La leçon est dure, les pays les plus développés sont aussi les plus fragilisés, nos certitudes s’écroulent !
Crise sanitaire, crise économique, crise écologique : ce triptyque est d’une violence extrême.
Dis, qu’as-tu fait toi que voilà de ta planète ? Pourrait-on dire pour paraphraser Verlaine ! Poème de “Sagesse” qui nous dit aussi “un oiseau sur l’arbre qu’on voit, chante sa plainte” Cela résonne aujourd’hui car qui ne s’est pas émerveillé de se réveiller aux chants des oiseaux oubliant les habituels bruits liés à la circulation automobile ? Qui n’a pas souri de la rencontre inattendue d’une cane et de ses petits au détour d’une rue bayonnaise ? La nature reprenait ses droits et un sentiment d’harmonie nous envahissait alors que pourtant le moment était inquiétant. Que va-t-on faire de cette expérience ? Sommes-nous collectivement capables d’en tirer les enseignements ? Des soubresauts de la crise sanitaire sont sans doute à craindre mais notre salut dépend-il seulement de la découverte d’un vaccin ?
Nos modes de faire, de consommer, de travailler, de voyager, de nous déplacer, de nous habiller, d’habiter sont interrogés… Le moment est critique car c’est celui de la transition et les passages sont souvent générateurs des plus grandes angoisses.
Gramsci a écrit “la crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau peine à naître. Pendant cet interrègne, on observe les phénomènes morbides les plus variés.” Faute d’avoir anticipé ce qui aurait permis de donner un peu de temps au temps, nous voilà devant un obstacle plus difficile à franchir mais réalisable si nous en avons la volonté.
Constatons que dès le confinement prononcé, nous avons plongé dans un monde différent et nos capacités d’adaptations ont été exceptionnelles.
A titre privé, dans le monde de l’entreprise, des collectivités et même de la santé, tout s’est réorganisé en quelques jours ! Preuve s’il en fallait qu’obligation fait force de loi…
La crise économique et sociale qui s’annonce va être d’une rare violence, emplois détruits, difficultés encore accrues pour les jeunes arrivants sur le marché du travail, filières tertiaires et industrielles impactées…
La crise écologique était annonciatrice de ces désordres gravissimes mais l’accélération est phénoménale et le temps plus que jamais compté ! La mobilisation doit être générale et à tous les échelons !
Pour Boris Cyrulnik “La résilience est l’art de naviguer dans les torrents”. Nous n’avons plus le choix, il faut agir autrement à très court terme mais aussi voir plus loin. La nouvelle communauté Pays Basque est un atout majeur, imaginons la même situation dans un territoire divisé en 10 pôles aux moyens très inégaux…
Le choix fait en 2016 était un choix d’avenir, le contexte actuel le démontre à l’envie ! Territoire solidaire, organisé, créatif, le Pays Basque peut s’il le décide vraiment trouver des réponses dans l’incontournable transition.
Le choix fait en 2016
était un choix d’avenir,
le contexte actuel le démontre à l’envie !
Territoire solidaire, organisé, créatif,
le Pays Basque peut s’il le décide vraiment
trouver des réponses dans l’incontournable transition.
En seulement 3 ans, des actes fondateurs ont été posés, au travers d’un plan d’action énergie-climat qui nous engage : à construire un territoire résilient qui veille au bien-être, à la santé de tous et protège son patrimoine naturel, à devenir un territoire à énergie positive, à innover et changer de modèle économique, à produire et consommer autrement, à accompagner le développement des pratiques agroécologiques….
Nous sommes donc dans la bonne trajectoire, mais il ne suffit pas d’avoir des mots pour le dire, des outils pour le faire, il faut une inébranlable volonté politique pour le réaliser ! C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous parviendrons à faire face à l’ensemble des défis que notre société va devoir relever !
“Mieux vaut prendre le changement par la main, avant qu’il nous prenne par la gorge” Winston Churchill.