A partir des données des six premiers mois de 2022, l’institut national de statistique annonce des chiffres très inquiétants quant à l’avenir démographique de la Communauté autonome basque. Celle-ci compte 164 personnes de plus de 64 ans, pour 100 de moins de 16 ans. Le nombre des personnes âgées augmente, il était de 158 % l’an dernier. Quasiment un Basque sur quatre a plus de 65 ans et le renouvellement d’une génération à l’autre n’est pas assuré, le phénomène s’accélère d’année en année. La Communauté autonome basque arrive au 5e rang des régions les plus âgées de l’État espagnol. Le taux de natalité est actuellement de 1,24 par femme, alors qu’il devrait être de 2,2 pour maintenir la population actuelle. Seulement 37 bébés basques naissent chaque jour, soit 6704 accouchements pour les six premiers mois de 2022, un chiffre qui baisse de 2,4 % par rapport à 2021. La nouvelle génération est 45 % moins nombreuse que la précédente.
Ces phénomènes gravissimes ont pour corollaire un vieillissement de notre population. L’espérance de vie est aujourd’hui de 83 ans, Elle était de 79 ans en 2000. Le rapport entre le nombre des cotisants actifs et celui des retraités est de 1,73, il devrait être de 2,6 pour équilibrer le système des pensions de retraites.
Nous l’avons déjà écrit dans un précédent article, la situation actuelle est liée à plusieurs facteurs : émancipation tardive des jeunes hors de la cellule familiale, précarité professionnelle et bas salaires qui retardent l’autonomie économique des jeunes, crises successives. D’où des maternités très tardives de l’ordre de 32,6 ans. Une enquête indique que 69 % de habitants de le Communauté autonome citent la question de vieillissement de la société comme étant un des grand problèmes de notre temps, juste après les inégalités sociales et la pauvreté.
Le cabinet de prospective sociologique du gouvernement autonome basque analyse ces données. A partir de janvier 2023, une aide de 200e par mois sera versée aux familles par le gouvernement, pour chaque enfant jusqu’à l’âge de trois ans. Cela suffira-t-il à modifier la tendance ? Rien n’est moins sûr tant ces phénomènes sont complexes et ont pour origine de multiples facteurs.