Par ces temps de climat déréglé, le ciel s’est largement dégagé au-dessus du Pays-Basque. Promis aux calendes grecques, le projet de LGV ne constitue désormais plus une menace écologique immédiate. Ce grand projet inutile semble mordre la poussière. De quoi réjouir les militants qui se battent depuis 1992 pour la fin de ce modèle. « Nous allons vers les beaux jours » a promis Victor Pachon, porte-parole du Cade, le Collectif des associations de défense de l’environnement.
Au cours d’un pique-nique festif réunissant 300 personne dimanche à Saint-Pée, autour d’une pierre d’une tonne érigée l’an passée en symbole de cette lutte, Victor Pachon a détaillé les raisons de son optimisme climatique, revenant sur les étapes de cette fin promise des LGV. Un rapport de la cour des comptes, les assises du ferroviaire recommandant un moratoire sur les LGV, et surtout ces derniers mois, le rapport Bianco sur le ferroviaire qui préconise « une priorité absolue (…) à la rénovation du réseau existant » suivit du rapport Auxiette qui renforce cette idée en insistant sur les coûts de maintenance engendrés par la LGV pour un gain de quelques minutes.
Le rapport Mobilité 21, qui sera officiellement publié ce mercredi, est encore à charge des pro-LGV. Déjà dévoilé dans la presse, il enfonce le clou en estimant qu’ « une modernisation des lignes ferroviaires existantes permet souvent d’atteindre une performance quasi équivalente à celle d’une ligne grande vitesse, et ce pour un coût et une empreinte écologique bien inférieure ». Et renvoit l’État à son incapacité d’investissement en la matière.
Déclassé dans les projets qui attendront 2030, la LGV Bordeaux-Hendaye est sérieusement compromise. Pas de quoi pour autant faire baisser la garde des associations environnementales qui ont combattu ce projet et qui souhaitent que d’ici là, « les décisions sur la fin du modèle LGV s’imposent ».
« Aujourd’hui, nous relançons le relais des jeunes dans ce conflit et nous lançons le combat contre la tentative de mener l’enquête publique cet automne. Nous nous opposerons de toutes nos forces à cette enquête si elle devait voir le jour » a déclaré Victor Pachon. Symboliquement, les jeunes ont pris la parole comme on prend la relève, plissant les yeux à cet horizon incertain. Un makila a été offert au porte-parole du Cade. Ce n’était pourtant pas un départ à la retraite. Plutôt un diplôme de fin d’étude décerné à un citoyen devenu docteur es-LGV, au point d’interpeler le premier ministre pour rétablir, dans l’analyse, quelques vérités fondamentales et court-circuiter les arguments des promoteurs de la LGV.
Traités naguère de « débiles » par le président de la Région Aquitaine, les militants environnementaux ont aujourd’hui raison. Reste une vingtaine d’années pour convaincre les décideurs du bien fondé philosophique de cette vision. « nous lions notre combat contre la LGV à un combat plus large contre la démesure, le gaspillage et pour un développement plus humble, respectueux de ce qui nous entoure et qui entourera la vie de nos enfants » a rappelé Victor Pachon. Et d’ajouter : « Oui ce n’est pas l’heure du dernier mot mais l’heure d’appréhender ce combat dans sa globalité ».
Je suis heureuse de cette issue, puisse-t-elle être définitive !
Bravo la jeunesse de notre région.
Une mamie de 60 ans et un papi de 56 ans.
Bernadette & Simon (Cambo les Bains)
Aussi définitive que l’autoroute à six voies qui ne gêne semble-t-il plus personne !
Prime aux camions et autres poids lourds sur des routes à six voies : une belle bêtise que nos enfants et petits enfants des deux côtés des Pyrénées paieront cher !