Dans la nuit du 15 au 16 septembre vers 3 heures du matin, un important incendie a affecté une partie du pôle Canopia à Bayonne. Prévenue rapidement, je me suis rendue sur place et je n’ai pu que constater l’importance des dégâts sur environ 2000 m2. Des sentiments mêlés me traversent à ce moment, les équipes sont sous le choc, je croise des agents un peu éberlués et me vient à l’esprit les conséquences de cet arrêt brutal d’exploitation. Conséquences financières certes mais qui seront compensées, mais surtout un choc psychologique tant l’investissement collectif pour faire de cet équipement une installation de référence est immense.
On est peu ou pas préparé à ce genre de moment, une forme de désarroi m’habite même si je sens qu’il faut trouver les mots du sursaut et envisager déjà l’avenir.
L’équipe de direction s’attelle immédiatement à maintenir la continuité du service, les camions arrivent sur site, porteurs de leur masse habituelle de déchets et les solutions de détournement vers d’autres exutoires sont déjà opérationnelles.
Les agents de l’unité de tri des déchets valorisables sont à leur poste dès 6 heures, une forme de vie se poursuit alors que les hommes du feu sont toujours à leur tâche dans la partie incendiée.
C’est un peu surréaliste, le ballet des camions rouges croise en permanence celui des camions verts.
Depuis deux ans, je suis investie dans la présidence du syndicat Bil ta Garbi, et avec les 14 collectivités adhérentes, nous construisons collégialement la politique de valorisation des déchets du territoire. Nous nous appuyons sur le travail remarquable entrepris par les élu-e-s d’hier sous la houlette de mon prédécesseur Alain Iriart. Cet héritage nous a permis de mettre en place un plan d’actions ambitieux pour les années à venir devant conduire à produire toujours moins de déchets, en valorisant toujours plus avec pour objectif de limiter au maximum l’enfouissement.
Les évolutions législatives adossées aux performances de Canopia et de Mendixka, nos deux installations de traitement, permettent d’extraordinaires avancées. Ainsi la fermeture tant souhaitée d’Hasketa a été possible et nous visons pour fin 2016 la valorisation de plus de 70% des déchets du territoire. Rappelons qu’il y a 10 ans nous en étions à 22%. Objectif 80% en 2020.
Lauréat du label “zéro déchet, zéro gaspi”, cette reconnaissance confirme notre engagement dans le décloisonnement de la gestion des déchets. Il s’agit de s’ouvrir au monde de l’entreprise, de construire des stratégies communes pour intégrer les enjeux environnementaux du dérèglement climatique, du gaspillage des ressources, du passage aux énergies nouvelles.
Nous sommes en ordre de marche, avec une évolution de périmètre de notre action puisqu’au 1er janvier 2017, et avec l’intégration de Bizi Garbia nous pouvons compter sur une complémentarité accrue des outils et atteindre une véritable cohérence territoriale.
De nouveaux champs d’action sont d’ores et déjà investis autour de l’économie circulaire, du réemploi, le déchet devient une ressource.
Bon vous l’avez compris, il y a de l’enthousiasme, de la conviction, derrière tout ce travail, que je partage avec une équipe compétente, force extraordinaire de propositions et bénéficiant du soutien de tous les délégué-e-s du syndicat qui sont associés à toutes les grandes évolutions de nos politiques.
Il n’y a rien de possible sans le plaisir de travailler, de réfléchir, de créer et sur ce terrain Bil ta Garbi représente pour moi comme l’aboutissement de quelques rêves militants. Alors vous comprendrez aussi, et même si je ne suis pas naïve sur la nature humaine, que j’ai été choquée, outrée devant la récupération immédiate de certains “politiques” qui ont tenté dès dimanche soir de jeter de l’huile sur un feu encore mal éteint.
Critiques sur l’emplacement de Canopia sans dire que l’on aurait souhaité que l’agglomération, plus grande productrice de déchets, aille l’implanter chez nos voisins. Eternel syndrome du “pas dans mon jardin”. Sur la technologie retenue en oubliant qu’à l’époque le même groupe l’avait validée, et, plus grave, sous entendant que des choix économiques avaient prévalu sur des choix techniques ! Passons, ce genre d’assertions ne grandit pas leurs auteurs. De plus, aucun de ces contempteurs n’a pris la peine de venir sur site pour évaluer la situation. Canopia, ce sont en 2015, 17.000 tonnes de compost produites et utilisées en agriculture, 11 MWh d’électricité et moitié moins de chaleur, sans parler cette année de la transformation des refus en combustibles solides de récupération.
La détermination est intacte.
Nous serons soumis au temps des expertises, des assurances, des procédures et de la remise en état, mais nous franchirons le cap. Ce sujet ne doit pas être conflictuel, les choix opérés méritent d’être reconnus même s’ils doivent être améliorés en continu et la critique n’a de sens que si elle est constructive.
Nous relèverons le défi et le “déchet” sera l’objet d’une belle réussite collective.
Bonsoir,
Pourquoi donc ne parle t elle pas des 2 incendies de MENDIXKA , fin juillet 2015 et Aout 2016 ??
Toute personne avertie sait très bien que ce ne sont ni des actes malveillants ni des accidents. Pourquoi ne pas dire tout simplement ” Nous nous sommes trompés sur le mode de traitement !!”
Car ce ne seront malheureusement pas les derniers pour la bonne et simple raison que le fait de laisser les matières fermentescibles mélangés aux plastiques , il y a fermentation des fermentescibles et ensuite combustion.
Et je ne parle pas des millions d’euros investis !!!
Jean Bernard Serbielle
Orésident de Terre Verte