Iker Elizalde, membre d’Hendaia biltzen
Le contexte anxiogène que nous vivons va provoquer une crise économique et sociale certainement sans précédent. Cette actualité doit nous amener à questionner les priorités et agir sur l’essentiel. Nous devons dès aujourd’hui engager une action publique qui ait pour ambition de répondre à deux besoins basiques : se loger dignement et se nourrir convenablement.
Dans cette optique, le classement en agricole et l’achat des terrains dit Legarralde ainsi que l’acquisition d’un bâtiment pour la réalisation de logements abordables dit « sociaux » sont un pas et démontrent que lorsque la volonté politique existe, le champ des possibles s’élargit.
Néanmoins, le P.L.U. d’’Hendaye adopté au mois de février ne favorise pas suffisamment l’objectif urgent en matière de logements abordables. Nous constatons que des programmes immobiliers privés à venir excluent de fait les Hendayais.e.s au vue des prix annoncés. D’ailleurs, la communication renforcée sur la proximité de l’aéroport de Biarritz ne laisse aucun doute sur la clientèle ciblée.
Face à cette réalité, des mesures urgentes sont à prendre et les collectivités, en l’occurrence la ville d’Hendaye et la communauté d’agglomération Pays Basque, se doivent d’être à l’initiative.
Dans cette perspective, la modification simplifiée du P.L.U. d’Hendaye s’impose et doit être lancée dans les plus brefs délais. Elle aurait deux objectifs majeurs :
- D’une part, d’assurer une part importante de logements abordables dans les futurs programmes immobiliers privés qui passe par l’augmentation des taux de logements locatifs conventionnés et le taux de logements en accession à la propriété de 40% à 60%. Cette mesure permettrait, en plus, d’assurer une part importante de résidences principales issues des programmes immobiliers évoqués.
- Et d’autre part, de préserver de l’artificialisation des zones prévues à l’urbanisation et notamment les terrains de Moleres.
Dans la même temporalité, des initiatives concrètes doivent être prises. Des servitudes de logements sociaux et un emplacement réservé sont prévus dans le P.L.U.. Se donner comme objectif l’acquisition de ces parcelles serait la marque d’une volonté politique forte. Afin de définir le portage financier le plus adapté (budget général de la ville, EPFL Pays Basque, majoration de la taxe des résidences secondaires à 60%), la ville se doit de mandater une estimation domaniale de ces biens. Bien évidemment ces acquisitions ne se réaliseront pas sur un seul exercice budgétaire. Mais à force de trop attendre, nous risquons de laisser passer le mandat sans avancer.