Xebax Christy, président d’Euskal Moneta
Le gouvernement maintient son attitude de fermeture face à la volonté de la Ville de Bayonne de réaliser des paiements en eusko.
Suite à une question du sénateur Max Brisson au ministre de l’Économie Bruno Lemaire, le gouvernement a décidé de faire la sourde oreille et de laisser la justice trancher le conflit qui oppose la Mairie de Bayonne au Préfet des Pyrénées-Atlantiques, le Préfet s’opposant sur la base d’un arrêté obsolète de décembre 2012 à ce que la Mairie puisse effectuer des règlements en eusko (subventions, factures et indemnités des élus).
Plus grave, par la voie de sa secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Économie, Delphine Gény-Stephann, le gouvernement a montré sa méconnaissance totale du dossier, osant parler :
– de « perte de pouvoir d’achat pour les consommateurs », alors que 1 eusko = 1 euro
– de « risque de repli de l’activité sur le territoire », alors que les monnaies travaillent tout simplement à la relocalisation de l’économie
– ou encore de « distorsion de concurrence » alors qu’il s’agit de défendre le commerce de proximité face à la grande distribution !
Max Brisson a jugé « surréaliste » le différend qui oppose le Préfet à la Ville de Bayonne, et a « regretté » la réponse d’un gouvernement « peu à l’écoute des territoires ». La sénatrice PS Frédérique Espagnac a elle aussi posé une question au gouvernement, mais la réponse risque d’être similaire.
Pour soutenir la Ville de Bayonne et l’Eusko, tous à l’Eusko Eguna dimanche 4 mars à la Maison des associations de Glain, de 10h à 18h !
Pour Euskal Moneta, le tribunal administratif ne pourra que donner raison à la Ville de Bayonne : étant donné que la loi sur l’Économie sociale et solidaire du 31 juillet 2014 intègre les monnaies locales complémentaires dans le Code monétaire et financier, et qu’un décret du 7 novembre 2012 autorise les Mairies à utiliser tous les moyens de paiement inscrits au Code monétaire et financier.