La tombe de Franco coûte à l’État 768 € par mois

Le panthéon où est enterré le dictateur au cimetière madrilène de Mingorrubio-El Pardo.


Le dictateur est-il vraiment mort en 1975 ? Pas tout à fait, puisque l’État espagnol paye tous les mois pour sa mémoire. Le 20 novembre prochain, cela n’empêchera pas les Basques de sabrer le champagne lors du 48ème anniversaire de sa disparition, en entonnant un chant écrit pour son bras droit qu’ETA avait précédemment expédié ad patres : « Jende lasterkatzaile krudela bera die igorri… Yup ! La-la ».

Le contribuable espagnol paye cette somme pour l’entretien de la tombe où se trouvent désormais les restes du dictateur qui a quitté en octobre 2019 le mausolée de Cuelgamuros (ex-Valle de los Caídos). La somme correspond aux frais de surveillance et de sécurité (714 euros mensuels), d’administration et d’entretien. Ces chiffres ont été révélés par le gouvernement en réponse à une question écrite du sénateur Carles Mulet (coalition valencienne de gauche Compromis).

Le mausolée est devenu un lieu de pèlerinage pour de nombreux nostalgiques du franquisme, d’où le coût important des mesures de surveillance et de sécurité qui s’élève à 8.569,44 euros par an. Est chargée de ce travail la société privée Ariete Seguridad, appartenant à Silvia Cruz Martín, ex-élue du PP. C’est toujours mieux entre amis.

Le transfert de la dépouille de Francisco Franco le 24 octobre 2019 a coûté à l’État 125.920 euros. Dans la nécropole d’El Pardo, non loin de ce qui fut sa résidence officielle, le panthéon du dictateur, dont on verra les photos ci-dessus, est le seul qui appartienne à l’État : il prend donc en charge sa gestion. A deux pas de là, se trouvent les tombes de l’amiral Luis Carrero Blanco et d’Arias Navarro, dernier chef du gouvernement nommé par Franco. Les amis fidèles restent proches.

Lors de leurs visites, les descendants de Franco sont tenus d’avertir de leur venue les autorités du cimetière et la police. Quant aux milieux fascistes, ils viennent en pèlerinage sur les lieux, en particulier aux dates anniversaire du décès du dictateur (20 novembre) et du soulèvement militaire du 18 juillet 1936. Alors que la glorification du « terrorisme » est punie en Espagne, la glorification du fascisme est admise, légale.

Quarante huit ans après la mort du Caudillo, les plaies ne sont pas refermées. Nombreuses sont les voix qui considèrent que le généralissime, auteur d’un coup d’État contre le régime républicain, d’une sanglante guerre civile suivie par 36 ans de dictature, doit être enterré en un lieu privé. L’entretien d’un tel monument pourrait être pris en charge par la Fondation nationale Francisco Franco  ou par ses descendants dont la situation économique est très enviable.

Pour le sénateur Carles Mulet, bien que la somme « semble minime », il est « totalement inconcevable qu’un seul centime d’argent public continue d’être dépensé » pour maintenir une dépouille « dans un mausolée public privilégié ». Cela « n’existe dans aucune démocratie ». Une situation insupportable pour des familles qui suivent de près la découverte régulière de charniers franquistes de la guerre civile ravivant les plaies du passé.

La modeste tombe du maréchal Pétain à l’île d’Yeu est entretenue par l’Association pour la défense de la mémoire du Maréchal (coût : 300 euros par an). Les dégradations volontaires y sont plus nombreuses que les hommages au « vainqueur de Verdun ». De 1986 à 1992, à l’initiative de François Mitterrand, le gouvernement français fit discrètement déposer une gerbe sur cette tombe chaque 11 novembre par le préfet local. Révélée au public, cette pratique cessa. Quant à la tombe de Benito Mussolini, elle se trouve dans une crypte familiale à Predappio, le village natal du dictateur italien. Entre soixante dix et cent mille personnes s’y pressent chaque année et les nostalgiques du régime fasciste génèrent ainsi une importante activité économique autour des magasins de souvenirs, hôtels et autres restaurants.

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