Que l’avenir
ne soit plus ce qui va arriver
mais ce que nous allons en faire.
160 personnes ont participé ce samedi 29 mai à l’inauguration de la permanence d’Alda à la ZUP de Bayonne, plus précisément au 25, place des Gascons. Chants, bertsus, danses hip hop ont animé la cérémonie à la foi festive et revendicative. Une prise de parole a rappelé les objectifs du mouvement travaillant depuis octobre dernier sur les quartiers populaires de Bayonne, ses premières actions et ses projets immédiats.
Bénévoles de l’association, habitants de Bayonne et notamment des quartiers nord, représentants des comités de locataires tels que la CNL ou le CLCV, délégation du syndicat ELA venue du Pays Basque sud, et même certains candidats aux élections départementales se sont retrouvés à partir de 11h00 sur la place des Gascons à l’occasion de l’inauguration de la permanence d’Alda.
Pendant trois heures, chants, bertsu, danses hip hop se sont succédé, entrecoupées de diverses prises de parole et témoignages. Mohamed Boujlal a ouvert la cérémonie avec quelques chansons telles que « Madi Fat » puis rejoint par son fils Abdellah a repris le populaire « Hegoak ». Les bertsulari Aitor Servier et Nahia Sasco ont improvisé sur l’avenir de l’association Alda et sa contribution à la naissance d’un nouveau monde plus juste et plus humain. Puis plusieurs rappeurs et danseurs hip hop Bayonnais ont alterné morceaux et performances de danses devant la nouvelle permanence.
Mireille Saint Macary, résidente de la place des Gascons depuis 1971 a ainsi souhaité la bienvenue à Alda au quartier Sainte Croix, autrefois nommé petite ZUP : « l’association ne pouvait pas mieux choisir pour son QG».
Une jeune porte-parole du nouveau mouvement, Emma Tosini, a rappelé le travail intense mené par Alda depuis sa naissance et malgré le contexte sanitaire des plus défavorables : journal distribué tous les 3 mois à 20 000 exemplaires et se voulant le le porte-voix des quartiers populaires de Bayonne et de leurs habitants, accueil et écoute de personnes en difficultés, enquête auprès des habitants et étude approfondie des problématiques spécifiques à chaque quartiers etc. Elle a exprimé le souhait que le nouveau local soit un « outil supplémentaire au service de la communauté, des classes moyennes et populaires qui ne veulent pas se résigner à la dégradation de leurs conditions de vie, quelles soient sociales, écologiques ou tout simplement humaines. Que l’avenir ne soit plus ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire ! »
Xebax Christy, co-président de l’association, a détaillé quand à lui diverses batailles concrètes menées par Alda au service des personnes en difficulté ou victimes d’injustice, qui se sont souvent soldées par des victoires montrant l’intérêt et l’efficacité de l’action collective : mobilisation pour stopper la procédure d’expulsion visant une locataire dont l’appartement va être vendu par son propriétaire, accompagnements divers pour modifier un contrat d’assurance spoliant un travailleur modeste ou empêcher la saisie sur revenus d’une personne en invalidité et poursuivie pour des impayés de loyers, recours contre le refus de naturalisation d’une personne d’origine immigrée, interventions contre le refus d’octroyer des logements sociaux pour cause de « revenus insuffisants », ou encore pour faire procéder à des travaux dans tel appartement insalubre, le travail d’Alda est à la fois intense et divers. Pour Xebax Christy « le bouche à oreille et la distribution du journal font que de plus en plus de personnes savent désormais qu’elles peuvent compter sur un nouveau mouvement solidaire et efficace, Alda, pour vraiment changer les choses ».
Pour Kadiri Laaroussi, entraîneur et fondateur du club Azkar Full Contact situé à la grande ZUP, présent à l’inauguration : « Alda est vraiment un des projets qu’il fallait pour nos quartiers, populaire, ouvert à tous, s’inscrivant dans les mêmes valeurs de partage et d’échange que le club Azkar ».