Un des trois postes-clés de l’Union Européenne, la présidence du parlement de Strasbourg, doit se libérer au 17 janvier 2017.
L’actuel titulaire, le social démocrate allemand Martin Schulz, 60 ans, a annoncé qu’il renonçait à un troisième mandat, ayant l’intention de participer aux législatives de 2017 dans le land de Rhénanie-du Nord-Westphalie.
En vertu d’un accord non écrit avec les sociaux-démocrates, c’est un membre du Parti Populaire Européen (PPE) qui devrait occuper le perchoir, étant la formation arrivée en tête aux élections européennes de mai 2014 avec 216 élus sur 751 eurodéputés. Dans cette perspective, le français Alain Lamassoure, 72 ans, élu Les Républicains, a fait acte de candidature. Il fait partie des favoris. Ses concurrents au sein du PPE, l’allemand Manfred Weber, l’irlandaise Mairead McGuiness et l’italien Antonio Tajani.
Le choix d’Alain Lamassoure ne serait pas sans conséquence sur le devenir du Pays Basque lorsqu’on se souvient qu’il fut maire d’Anglet, président de l’agglomération BAB, député de la cinquième circonscription et, surtout, président du Conseil des élus où il conduisit l’élaboration du premier projet d’institution Pays Basque “connu et reconnu”. Il alla défendre à Pau, Bordeaux et Paris, face à l’agressivité de ses amis politiques, ce projet d’institution propre à Iparralde lors des Assises de la décentralisation du gouvernement Raffarin.
Il fut celui qui donna corps à une politique transfrontalière basque en structurant un travail commun entre Côte basque nord et Gipuzkoa, résumé dans un livre blanc où était dessiné, notamment, un Topo Baiona-Donostia.
La cohabitation avec les élus abertzale, jusqu’alors sulfureuse pour la classe politique locale, lui était familière et jusqu’à son suppléant à l’agglo, un abertzale d’Anglet. A la veille de la mise en place de l’EPCI unique, rappelons qu’il vota l’institution spécifique du Conseil des élus, refusé par le premier ministre Jean-Marc Ayrault. Lamassoure fut aussi le co-auteur, avec Jacques Toubon, de l’article 2 de la Constitution portant sur “le Français langue de la République” qui permet de bloquer toute législation sur l’euskara.
Si Alain Lamassoure accédait à la présidence du parlement de Strasbourg, le Pays Basque Nord et Sud trouverait une écoute bienveillante tant dans sa conception identitaire que dans l’élargissement des preso.
Autre personnalité locale faisant partie de la même famille politique des Républicains, Michèle Alliot-Marie, vient d’indiquer sur Twitter avoir “décidé de se mettre en réserve du parti et de ses fonctions”. D’aucuns prétendent à une candidature à la présidence de la République, hors primaire de droite. Attitude fort gaullienne de la rencontre d’un homme avec la nation. Ici, on a beau chercher, on ne trouve nulle trace de la moindre implication du personnage dans la société locale si ce n’est pour s’en servir comme tremplin à une carrière exceptionnelle à Paris: présidente du RPR, divers mini-ministères comme sas de promotion à tous les ministères régaliens, Défense, Affaires étrangères, Intérieur, Justice. Il a fallu une compromission avec le clan du dictateur tunisien Ben Ali pour que MAM tombe en disgrâce sarkozienne. Aucune implication dans la société d’Iparralde, disions-nous. Erreur. Souvenons-nous du désastreux épisode de “conserver 21”, autour d’un escroc adoubé par MAM qui ouvrit sa propre permanence parlementaire à l’inscription de deux cents emplois à créer. Elle qui avait accès à tous les services de l’Etat ne savait pas que le promoteur du projet industriel était tout simplement interdit bancaire et avait déjà sévi ailleurs. Battue aux législatives de 2012, en tirant sa révérence, MAM rend heureux même ses amis prêts à combler son absence.
Fidel Castro quitte à 90 ans ce monde qu’il a marqué d’une trace indélébile. Il a conduit une révolution à la fois sanguinaire et libératrice comme bien d’autres dans l’histoire. Après un début de réconciliation avec l’Amérique d’Obama, une foule de chefs d’Etats se rendra à ses obsèques à la Havane. L’abertzalisme y sera quelque part présent par la grâce de son fondateur Sabino Arana Goiri qui prit fait et cause pour l’indépendance de Cuba à la fin du XIXe siècle, en rébellion au colonisateur espagnol. Cela lui valut la prison, antichambre de sa mort. La fin des grands hommes est souvent singulière. De Gaulle ayant abandonné le pouvoir, au retour de sa ballade irlandaise, sans aucune obligation de protocole et pour dernière rencontre avec un chef d’Etat, alla saluer en sa résidence madrilène le général Franco.