Il n’est pas évident que la campagne électorale en cours passionne les aber-tzale. Au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy, la question de savoir si François Hollande va bénéficier d’une majorité au parlement français n’est en effet pas très excitante, tant l’impression que les choses ne vont pas si profondément changer est grande. Pourtant, l’enjeu de ces législatives est extrêmement important pour les abertzale, et ce, à dou-ble titre. En premier lieu, ces élections seront les dernières avant la principale échéance que sont les municipales, prévues au départ pour 2014 et vraisemblablement repoussées en 2015. Je suis personnellement persuadé que l’abertzalisme de gauche peut représenter une alternative politique crédible aux notables de droite et du centre en Iparralde. Ces législatives vont offrir une photo électorale qui va marquer le panorama politique du Pays Basque Nord pour les deux, trois ans à venir. Elle servira de principale référence à l’heure de jauger l’ancrage actuel et le potentiel du mouvement abertzale pour les années à venir. En second lieu, ces élections interviennent à un moment politique très particulier en Euskal Herria. D’une part, suite à la conférence internationale d’Aiete et à l’annonce par ETA de l’arrêt de la lutte armée, un processus de résolution démocratique du conflit tend à se développer. D’autre part, les travaux du Conseil de développement et du Con-seil des élus doivent aboutir dans les prochains mois à la définition d’un cadre institutionnel pour Iparralde. Le nouveau pouvoir qui se met en place à Paris sera amené à se saisir du dossier du Pays Basque dans les prochaines semaines, et il devra définir sa position sur ces deux problématiques. Nous nous situons en Iparralde dans une conjoncture historique, et autant pour les acteurs locaux que le pouvoir central, la représentativité des idées défendues par les abertzale va constituer une donnée fondamentale du panorama politique de ce pays. En fait, rarement le score des abertzale à un rendez-vous électoral n’aura revêtu autant de signification et de portée. Alors, vu les taille des enjeux, il est important que cha-que militant abertzale fasse un effort de mobilisation pour les dix jours de campagne restants. Car le 10 juin, pas un seul vote ne doit faire défaut à Euskal Herria Bai!