de François Maitia
ENBATAdans n°2234 (pages 2 et 3) s’en
est donné à coeur joie: «dinosaure»et
«vieux renard cendré»étant les qualificatifs
les plus câlins du jour! Autre chose est
de dire que ce deuxième tour «aura eu le mérite
d’en faire disparaître un»et «il fallait bien
qu’un jour, (il) paye l’addition». C’est ici l’aveu
du complot. Après avoir tenté en un premier
temps de minimiser l’impact de son vote en
abstention ou à droite, voilà qu’EH Bai vient
assumer que la coalition est parvenue à «châtier
Maitia»pour élire quelqu’un qui «dans son
isolement flamboyant, ne représentera que luimême
».
Celui-là, c’est le seul député en France à avoir
appelé les maires à parrainer Marine Le Pen.
Qui a protesté sauf celui dont Enbatase réjouit
que les abertzale aient participé à son élimination?
Excusez du peu. Au pays d’Ibarnégaray
cela veut dire quelque chose pour ceux qui
ont la droite dans leurs gênes.
L’attaque est totalement gratuite de la part d’un
organe qui, il y a dix ans appelait lors des élections
législatives de 2002 à faire la différence
entre les candidats socialistes.
J’avais à l’époque quelques vertus. Alors quelle
«addition»? Celle d’avoir contribué au tout
début du processus entre les socialistes espagnols
et ETA, celle d’avoir participé à la manifestation
de Bayonne pour les preso, celle
d’être intervenu pour la libération d’Intza Oxandabaratz
ou d’avoir reçu les remerciements
chaleureux de Ttotte Etxeveste pour mon message
en faveur du retour au pays de Philippe
Bidart?
L’addition pour avoir participé à l’assemblée
générale constitutive d’EHLG, bravant ainsi les
foudres de mon propre parti? Pour avoir défendu
son président devant les tribunaux au point
de mériter à trois jours du second tour un article
au titre mensonger dans la revue du syndicat
paysan ELB à propos des semences de ferme
que l’Exécutif du Conseil régional dont je
suis membre a défendues? L’addition d’une
condamnation de la droite dans son élimination
des pays et la défense résolue d’une collectivité
à statut particulier pour le Pays-Basque
que la candidate d’EH Bai n’est surtout pas
venue assurer comme je l’ai fait dans la partie
béarnaise de la circonscription? L’addition
d’être euskaldun et de présider l’Office public
de la langue basque? D’y travailler sans faille
pour que Seaska ait son lycée, pour que le
basque soit naturellement langue d’examen
dans différentes matières, pour que l’euskara
soit enfin grâce à la ratification de la Charte
européenne des langues minoritaires une
langue avec des droits reconnus? Ou Enbata,
dans sa condamnation du clientélisme, me
reprocherait-il d’avoir arbitré en sa faveur deux
subventions de 5.000 euros en 2010 et 2011?
«L’addition»est un prétexte, un mauvais alibi.
Les abertzale de gauche ont-ils encore
quelque chose à faire dans cette coalition stérile
dominée par des petits-bourgeois pétris de
sabinisme et convertis au marxisme-léninisme
comme Peio Etcheverry-Ainchart. Comment
peut-il écrire «l’interpellation qui leur a été
envoyée»alors qu’il sait très bien qu’EH Bai
ne m’a pas envoyé le fameux «questionnaire»
et que d’ailleurs celui-ci n’était destiné qu’aux
instances du Parti?
«Candidat peu apprécié». Avec 16.418 voix,
j’engrange tout de même pour les socialistes
au soir du premier tour, 5.635 voix de plus que
ce que le candidat de 2007 avait obtenu, alors
que la candidate d’EH Bai ne gagne que 61
voix sur la même période. J’ai obtenu 2,5% de
plus que le candidat François Hollande à son
premier tour! Il ne s’agit pas d’amour, mais d’efficacité
politique. C’est probablement ce qui
gêne. Car que deviendraient des Peio Etcheverry-
Ainchart ou Xabi Larralde si la gauche
réussissait? F. M.
de Mikel Dalbret
DANS l’entretien accordé à Enbata
n°2220 du 15 mars 2012 concernant
le grand patriote basque Joseph Abeberry
j’indiquais que l’on ignorait le lieu exact
de sa disparition, Dachau ou Mathausen. Or,
de nouveaux éléments communiqués par la
famille nous apportent des précisions sur les
circonstances de sa mort.
Selon un document émanent du Journal Officiel
de la République Française (JORF) daté
du 28 janvier 1988 p.1385, Joseph Abeberry
aurait effectivement, après son incarcération à
Bayonne, fait partie d’un convoi du 9 août 44 à
destination de Dachau. Toujours selon ce
même document Il serait mort le 18 novembre
44 au camp de Melk en Autriche.
Si l’on sait que ce camp était une annexe de
Mathausen, que parmi les “activités” qui y
étaient exercées, l’extermination des déportés
faibles ou malades y figurait en bon rang, qu’il
était dans ce but parfaitement équipé en chambre
à gaz et four crématoire, on peut imaginer
sans peine mais avec la plus grande
douleur les conditions tragiques de la fin de
notre compatriote.
Gure bihotzetan betikotz bakean izan dadila.
Note de la Rédaction d’Enbata: Ce ne sont
pas les Allemands qui ont arrêté en 1944
Joseph Abeberry mais deux gendarmes français
qui l’ont remis entre les mains de la gestapo.