Humeur de campagne

HumeurElectionsLes élections municipales sont les moments privilégiés d’une démocratie de proximité qui, jusqu’à récemment, mobilisait l’intérêt de la grande majorité des citoyens. Si cet intérêt s’est largement délité dans les grandes agglomérations, il reste bien vivant dans les petites communes. Juliette Bergouignan apporte son témoignage sur cet aspect du scrutin municipal en Iparralde.

Cette campagne électorale a ranimé nos villes et villages, à tel point que de petites communes ont vu émerger trois listes différentes. Est-ce la preuve qu’au-delà de la politique politicienne, les gens d’ici sont attachés à l’évolution de leur quotidien et souhaitent y apporter leur contribution ?

Campagnes animées, voire houleuses ou, au contraire, calme plat, débat sur la collectivité territoriale, porte à porte, participation aux réunions publiques, fin de certaines féodalités locales, place des femmes, c’est autant de sujets que nous aborderons ici.

Animation et débats

Collectivité territoriale, euskera, transition énergétique ou gestion participative, il y a bien longtemps qu’une campagne électorale n’avait suscité autant d’intérêt. Bien sûr, les enjeux sont de taille à Bayonne avec la fin de la dynastie Grenet, à Biarritz, dans l’après Borotra ou à Anglet.

Soyons clairs : la partie qui se joue à l’ACBA risque de remettre en cause l’avenir d’Iparralde.

L’ambition majoritairement partagée d’un développement harmonieux d’Iparralde, associant les communes de l’intérieur aux réflexions et décisions, au sein d’une assemblée élue, la collectivité territoriale, est mise à mal par certains prétendants, en particulier socialistes.

Si 113 listes ont répondu clairement au questionnaire de Batera, souvent suite à débats internes sur la question, beaucoup de candidats se sont abstenus ou ont clairement laissé entendre que cela ne les concernait pas, n’osant affirmer qu’ils étaient contre. Parmi eux, le candidat Etcheto de Bayonne ou le candidat socialiste Amaro de Saint-Jean-de-Luz ne supportent pas que la question de la collectivité leur soit posée. Dont acte.

L’euskara est un thème qui semble faire davantage consensus, de même que la nécessité de créer des logements sociaux.

Une évolution vers des pratiques moins énergivores se dessine, mais là encore, certains élus ont refusé de se soumettre au questionnaire de Bizi, ne souhaitant pas se voir dicter une conduite.

Communes de plus de 1.000 habitants

Les communes de plus de 1.000 habitants ont également connu une effervescence nouvelle. Le passage du scrutin uninominal (avec panachage) au scrutin de liste avec parité a révolutionné les bourgades tranquilles et secoué certaines féodalités.

C’est le cas de ma commune natale Saint-Palais où jamais une campagne électorale n’a connu un tel engouement avec près de 150 personnes au débat public de la liste d’opposition et trois listes en présence. Une liste abertzale dans la capitale Amikuztar ! C’est inédit ! Cette initiative courageuse a permis de faire naître le débat dans la cité, ce qui n’est pas peu.

Pour la première fois, l’équipe en place a participé à un débat à Irulegiko Irratia obligeant chaque candidat tête de liste à s’exprimer sur l’euskara, la collectivité territoriale les grands projets ou encore l’ abandon, sans discussion, d’infrastructures existantes…

Chacun a pu se faire une opinion, mais ce qui frappait surtout était la différence de style. De là à penser que les mentalités donapaleutar ont changé, ne rêvons pas.

A Baigorri, malgré une campagne soft, la volonté de redynamiser un bourg endormi en faisant participer la population a triomphé. Après des années de travail dans l’opposition, émotion et joie se sont manifestées à l’heure des résultats. Ce résultat marque bien la fin d’une ère de gestion sans vision et sans partage.

La liste ouverte d’Uztaritze récolte également les fruits d’une implication et d’un travail de longue haleine dans les associations culturelles du village.

Même si l’heure n’est pas encore au changement de gestion municipale, les résultats très honorables des listes abertzale de Cambo, Itxassou, Souraide, Sare, Ascain, Arbonne, Garazi, Hazparne, Ciboure, Urrugne, Hendaye, Bayonne ou Saint-Jean-de-Luz, et j’en oublie, prouvent que les aberzale sont une alternative sérieuse, apportant une force de proposition et ce, malgré des tentatives de diabolisation qui perdurent.

Disons que cette campagne est digne du XXIe siècle, avec présence d’une opposition au sein de l’assemblée, grâce à la nouvelle loi pour les communes de plus de 1.000 habitants, et obligation d’argumenter de communiquer sur des sujets nouveaux.

La nouvelle approche Bil Gaiten
a permis aux abertzale d’approfondir ensemble
divers thèmes de campagne,
en mettant en avant les points fondamentaux
sur lesquels s’appuyer en cas d’alliances
et ce, en laissant chaque équipe locale
décider de ses choix stratégiques.

Place des femmes

Si la loi a imposé la parité dans les communes de plus de 1000 habitants, trop peu de listes sont encore conduites par des femmes.

Quant aux villages dans lesquels la loi ne s’impose pas, ils présentent une écrasante majorité d’hommes. C’est bien connu, les hommes sont plus intelligents et plus capables que les femmes ! Le Pays Basque est loin d’être un exemple dans ce domaine et il est regrettable d’attendre la contrainte d’une loi pour que les femmes aient la place qui leur revient dans la gestion de la cité.

Sans vouloir faire une analyse des résultats, retenons que la nouvelle approche Bil Gaiten a permis aux abertzale d’approfondir ensemble divers thèmes de campagne, en mettant en avant les points fondamentaux sur lesquels s’appuyer en cas d’alliances et ce, en laissant chaque équipe locale décider de ses choix stratégiques.

Ce travail sérieux au niveau de tout Iparralde, bien avant les échéances électorales, a permis une mobilisation sans précédent dans de multiples communes et des résultats très honorables.

Si dans certaines communes, les jeunes ont commencé à s’intéresser à la politique locale, cela reste un phénomène minoritaire. Comment intéresser les jeunes à la gestion municipale ? C’est la grande question et un défi que nous devons relever dans les années à venir.

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